Après la décision du gouvernement de taxer les revenus du capital comme ceux du travail, la ministre déléguée aux PME, Fleur Pellerin, nie l'existence d'un exode fiscal des entrepreneurs français, dans un entretien aux Echos à paraître mardi.

« Pour l'instant, il n'y a pas de signe d'un quelconque exode fiscal », affirme la ministre, avant l'ouverture du débat mardi à l'Assemblée nationale du projet de budget pour 2013. Cependant, Mme Pellerin se dit consciente que « pour garantir le consentement à l'impôt, les taux de prélèvements ne doivent pas être déraisonnables, sinon on induit des comportements contre-productifs pour les recettes fiscales. Toute la difficulté est de trouver le bon équilibre », a-t-elle estimé.

Très critique sur le projet de budget pour 2013, la présidente du Medef Laurence Parisot n'a pas hésité à évoquer « une situation extraordinairement grave ». Selon elle, il y a un « risque de départ massif des investisseurs et des chefs d'entreprise » vers des cieux fiscalement plus cléments. En général, la Belgique, la Suisse ou le Royaume-Uni.

Dans l'interview, Fleur Pellerin critique également le mouvement dit des « pigeons », des entrepreneurs emmenés par les start-up qui se sont mobilisés contre une hausse de la taxation des plus-values sur les cessions d'entreprises. Le gouvernement avait finalement reculé début octobre et annoncé qu'il maintiendrait le taux actuel de 19%. « Je suis un peu gênée par ce mouvement (des pigeons), même s'il véhicule des inquiétudes légitimes, car il a contribué à donner une image négative des entrepreneurs, qui apparaissent essentiellement préoccupés par leurs gains », juge la ministre. « Pour moi, l'entrepreneuriat, c'est tout de même plus que cela. C'est le risque utile, c'est l'emploi, c'est la création de valeur », ajoute-t-elle.