Pour lutter contre la pauvreté, les minima sociaux devraient être relevés, les loyers régulés, et les tarifs de l'énergie adaptés, estime dans un rapport le Conseil national des politiques de lutte contre la pauvreté et l'exclusion sociale (CNLE).

Le président du CNLE, Etienne Pinte, estime « inconcevable, lorsque le contexte économique est difficile, de faire porter sur les plus faibles le poids de l'environnement contraint et de faire payer relativement cher à ces ménages l'accès aux services essentiels et les biens de première nécessité ». C'est pourquoi le rapport prône « une réévaluation des minima sociaux (notamment le RSA) et leur indexation sur le taux de croissance ».

En matière de logement, le CNLE demande aussi un renforcement de « la régulation des loyers par l'Etat », une « politique de prévention des expulsions et d'accompagnement des foyers fragiles pour le maintien dans leur logement ». En ce qui concerne l'accès à l'énergie, à la téléphonie et aux nouvelles technologies, le rapport souhaite que les entreprises concernées diversifient « leur offre de produits et de services à destination des clients économiquement fragiles et modestes ».

Autre levier de lutte, enfin, contre la pauvreté : la création de « dispositifs d'alerte et d'intervention sociale précoce » pour prévenir le surendettement par exemple, mais également pour « réduire la stigmatisation de la pauvreté ».

5 à 6 millions d'exclus bancaires

Actuellement quelque 8 millions de personnes vivent en dessous du seuil de pauvreté (c'est-à-dire avec moins de 954 euros par mois pour une personne seule, correspondant à 60% du niveau de vie médian), selon l'Observatoire national de la pauvreté et de l'exclusion sociale (ONPES). Entre 5 et 6 millions de personnes sont en situation d'exclusion bancaire, selon des estimations produites en décembre 2011 par la Croix rouge française notamment. Quant au surendettement, la Banque de France a enregistré 232.000 dossiers fin 2011, soit une hausse de 23% depuis 2008.

Dans un communiqué commun, les ministres Marisol Touraine (Affaires sociales) et Marie-Arlette Carlotti (Lutte contre l'exclusion) rappellent que le nouveau gouvernement a déjà « engagé des mesures en faveur du pouvoir d'achat des ménages les plus modestes » comme l'augmentation de 25% de l'allocation de rentrée scolaire et celle du Smic. Les 12 et 13 novembre se tiendra à Paris une conférence sur la pauvreté devant déboucher sur un plan quinquennal de lutte contre la pauvreté et l'exclusion.