Ayant rétabli ses marges et diminué sa dette, le groupe de BTP Eiffage entend poursuivre sa croissance en misant sur la poursuite de la construction d'autoroutes en France et sur son redéploiement à l'étranger, notamment sur le continent africain.

Eiffage, qui a dégagé des marges de manoeuvre pour réinvestir dans les autoroutes, va aller « chercher la croissance à l'international, avec comme cible principale le continent africain », a déclaré jeudi le nouveau PDG Pierre Berger, au lendemain de la publication des résultats du 3e groupe français de BTP.

A 12H28 (10H28 GMT), l'action signait une des plus fortes hausses de la cote, progressant de 6,35% à 24,19 euros dans un marché en baisse (-0,55%) après avoir dégagé un bénéfice de 51 millions d'euros au premier semestre, en hausse de 18,6%, et bénéficiant d'un carnet de commandes record de 19,7% de 13,5 milliards d'euros à fin juin.

La grande idée d'Eiffage, comme celle d'un de ses principaux concurrents Vinci, est de proposer au nouveau gouvernement socialiste une extension de la durée des concessions des réseaux autoroutiers en échange de travaux supplémentaires sur le réseau existant. « Le système des concessions est un outil fabuleux. Il faut s'en servir », assure M. Berger au moment où les finances publiques rencontrent des difficultés pour financer les infrastructures de transport comme vient de le prouver l'annonce jeudi du gouvernement de demander un rapport sur la faisabilité financière du projet de canal Seine-Nord Europe, aujourd'hui au point mort. Au ministère des transports, on reconnaît étudier la possibilité d'allonger la durée de concession des autoroutes et que des négociations vont être prochainement entamées avec l'Asfa (Association des sociétés françaises d'autoroutes).

A l'international, Eiffage, qui ne réalise que 2 milliards de chiffre d'affaires sur les 14 milliards prévus en 2012, entend quadrupler ses ventes hors d'Europe en 5 ans. Outre le Sénégal, où il réalise l'autoroute de l'Avenir, Eiffage entend s'implanter sur le pourtour méditerranéen, le golfe de Guinée et l'Afrique de l'Est, indique Jean-Louis Servranckx, président de la branche travaux publics.