Plusieurs personnalités ont lancé mardi dans le Huffington Post un appel au président français François Hollande afin qu'il instaure au plus vite une taxe sur les transactions financières (TTF).

Ces trois personnalités, Philippe Douste-Blazy, la présidente de Médecins sans frontières, Marie-Pierre Allié et Arielle Malard-Rotschild, publient ainsi, le premier une lettre ouverte au chef de l'Etat, et les deux autres des tribunes pour réclamer une initiative française en ce sens.

« Si vous voulez travailler pour les Français, il vous faut construire un autre monde, une autre mondialisation. Or, vous en aurez bientôt la possibilité », écrit Douste-Blazy, ancien ministre de la Santé et soutien de François Bayrou lors de la dernière présidentielle, en faisant valoir qu'un « exemple aussi vital que symbolique est la construction de la mondialisation de la solidarité par l'intermédiaire de la création d'une taxe mondiale sur les transactions financières ». « Même si la Présidence mexicaine du G20 ne vous a pas permis de progresser sur ce sujet, cette opportunité historique existe, à commencer par notre pays », plaide-t-il, en exhortant François Hollande « à être le premier chef d'Etat à le décider ».

Il lui demande que la France consacre « directement au moins 50% des fonds collectés » par cette taxe « au financement du développement, à la lutte contre les grandes pandémies, à l'accès à l'eau potable et la lutte contre la faim par le développement de l'agriculture ».

Mme Allié estime pour sa part que la taxe serait « une occasion unique » de financer des actions dans le domaine de la santé, en soulignant combien les équipes médicales de MSF « sont régulièrement confrontées aux limites du système de financement international des politiques de santé publique ».

Soutien du monde de la finance ?

De son côté, Arielle Malard-Rothschild de la banque Rothschild et Jean-Manuel Rozan avancent des arguments similaires dans leur tribune, plaidant pour des actions de développement. Mais, ils expliquent aussi que « les représentants de la finance ne doivent pas s'arc-bouter contre l'avènement » de cette taxe, et qu'il est « sage et juste que les acteurs de la finance proposent (...) de soutenir la taxe sur les transactions financières française ».

« Elle ne remet en cause aucune des fonctions essentielles que remplissent avec efficacité les marchés financiers au service du développement de l'économie mondiale (...) Au moment où les banques souffrent d'un déficit d'image, nous aimerions leur suggérer qu'être des acteurs de la solidarité globale, en proposant les modalités qui leur semblent acceptables de la TTF, plutôt qu'en la combattant sur la scène et en coulisses, serait de bonne politique », écrivent-ils.