La Société générale et une de ses filiales viennent d'être assignées en justice par une cliente « ruinée » par un virement, frauduleux selon elle, de l'essentiel de son assurance-vie vers un compte thaïlandais.

C'est par un simple fax que des escrocs auraient réussi à obtenir le virement de 267.500 euros d'un produit d'assurance-vie souscrit par cette cliente, qui tient à garder l'anonymat, vers un compte bancaire basé en Thaïlande, a expliqué Me Avi Bitton, l'avocat de la plaignante, qui dénonce « un dysfonctionnement majeur » au sein du groupe bancaire. « Cette affaire est effrayante pour n'importe quel client de la Société générale », a-t-il dit. « C'est madame tout-le-monde qui est ruinée par la défaillance d'une grande banque de détail qui a pignon sur rue. »

Titulaire depuis de nombreuses années d'un compte-épargne dans une agence nantaise de la SG, Mme K., 56 ans, accepte en juillet 2011 la proposition d'un de ses banquiers de souscrire un compte d'assurance-vie à la Sogelife, filiale luxembourgeoise de la SG. Elle y verse 300.000 euros, soit la totalité de ses économies personnelles.

« Un simple fax »

Le 15 novembre 2011, 267.500 euros sont transférés de ce compte vers un compte thaïlandais. Un virement, selon l'assignation, dont Mme K. n'est informée que le 16 décembre par son banquier.

Or l'ordre de virement était un faux, accuse Me Bitton. La signature de Mme K. a été falsifiée, son numéro de téléphone et son mail étaient erronés et cet ordre est parvenu à la banque par un simple fax et non par le formulaire-type prévu à cet effet, selon l'avocat, qui estime que la banque et sa filiale ont manqué à leur obligation de vigilance. « Au regard de l'amateurisme de ce faux ordre de virement, on n'arrive pas à croire qu'une grande banque comme la Société générale ait pu se faire duper par des escrocs aussi peu sophistiqués », a déclaré Me Bitton.

Mme K. a assigné le 8 juin la SG et le 12 juin Sogelife, leur réclamant notamment le remboursement de la somme perdue et des intérêts, et le versement de 5.000 euros de dommages et intérêts. Sollicitée, la Société Générale s'est refusée à tout commentaire dans l'immédiat.

La date de l'audience devant le tribunal de grande instance de Paris n'était pas encore fixée jeudi.