L'association Paris Europlace a présenté mardi un Livre blanc contenant 20 propositions destinées à relancer le financement de l'économie. Le document sera remis aux candidats à l'élection présidentielle française.

« Notre intention est de montrer qu'il n'y a pas d'un côté le monde de la finance et de l'autre le monde de l'économie réelle, mais que les deux sont liés » a déclaré lors d'une conférence de presse le président de Paris Europlace, Gérard Mestrallet, en soulignant que le secteur financier emploie de manière directe et indirecte plus d'un million de personnes.

Les propositions de l'association - qui regroupe grandes entreprises cotées et PME, investisseurs, banques, sociétés d'assurance, intermédiaires financiers ou encore sociétés de conseil - reposent sur cinq axes : orienter l'épargne française vers l'investissement de long terme, favoriser le financement des entreprises, conforter le rôle des banques dans le financement de l'économie, accélérer le développement de la finance durable et contribuer à accélérer l'action européenne et internationale.

Danger pour les PME 

« Il y a un vrai danger pour les PME », a affirmé Gérard Mestrallet. « Les régulations financières vont contracter le crédit. Les grandes entreprises vont pouvoir contrebalancer cela par des émissions obligataires (pour se financer, ndlr) » mais pour les PME il sera plus difficile d'avoir accès directement au marché obligataire. « Il faut donc développer les groupements de PME et le capital-investissement ».

L'association propose de « consolider les encours existants de l'épargne longue, en particulier ceux de l'assurance-vie, qui est en France le principal pilier de l'épargne longue, comme de l'épargne salariale et du PEA » (plan d'épargne en actions). Elle souhaite également que « l'épargne à risque, et notamment l'épargne investie en action », soit favorisée fiscalement, selon le document.

Pour relancer le financement des PME, Paris Europlace appelle par ailleurs à l'amélioration de leur accès au marché boursier, sans exclure d'opérateurs boursiers étrangers. « Si d'autres acteurs viennent à Paris (...), nous n'y voyons aucun inconvénient », a ainsi indiqué Gérard Mestrallet. Le rapport Giami-Rameix sur le financement des entreprises de taille moyenne et intermédiaire, présenté en février, s'était déjà montré critique à l'égard de la stratégie adoptée par NYSE Euronext, préconisant la création par ce dernier d'un marché dédié ou, en cas de refus de l'opérateur de la Bourse de Paris, une ouverture à la concurrence.

L'association demande également une meilleure convergence des régulations entre l'Europe et les Etats-Unis et appelle au développement de la capacité des banques de financement et d'investissement de la place de Paris.