Le président du directoire de La Banque Postale, Philippe Wahl, estime que le marché des prêts aux collectivités locales peut être rentable pour les banques malgré les contraintes imposées par le nouveau cadre réglementaire dit Bâle III.

« Si nous y allons c'est parce que nous pensons qu'il va être rentable, qu'il va nous permettre de générer du PNB (produit net bancaire, équivalent du chiffre d'affaires), de la marge et du résultat », a indiqué le dirigeant, en marge de la présentation des résultats. 

Un accord a été trouvé, début février, pour permettre la création d'une nouvelle banque des collectivités, fruit d'une coentreprise entre la Banque Postale et la Caisse des dépôts, qui va prendre le relais de la banque franco-belge Dexia, en cours de démantèlement. Philippe Wahl a confirmé mardi que ce nouvel établissement serait opérationnel en juin.

Contexte difficile pour les collectivités

Sa création intervient dans un contexte très difficile pour les collectivités, qui pâtissent du sort de Dexia mais aussi du désengagement massif de la plupart des autres acteurs, à l'exception du Crédit Agricole, du groupe BPCE et de la Société Générale.

Le nouveau cadre réglementaire dit Bâle III, qui doit entrer progressivement en vigueur à compter de début 2013, dissuade les prêts à très long terme, dont les collectivités sont friandes. Cette nouvelle réglementation les pénalise d'autant plus que les banques ne peuvent profiter de leurs dépôts, qui sont centralisés au Trésor. « Ce marché va peut-être devenir raisonnable en termes de marge. C'est une hypothèse sur laquelle nous partons », a indiqué Philippe Wahl.