Ségolène Royal (PS), interrogée mardi par i-TELE sur le taux d'imposition à 75% pour les très gros revenus annoncés la veille par François Hollande, y a vu « un signal fort » et assuré que cette mesure ne relevait « pas de l'improvisation ».

« C'est un signal fort supplémentaire qui est en cohérence avec son projet fiscal », a dit l'ex-candidat de 2007. « C'est une des traditions, des missions de la gauche de faire de la justice fiscale et de faire reculer les inégalités ».

« Je pense que beaucoup de contribuables très aisés ne comprennent pas pourquoi ils ont eu 15 milliards de cadeaux fiscaux tous les ans depuis cinq ans. Il est temps de mieux répartir les richesses, c'est une des clefs de la relance économique », selon la présidente de Poitou-Charentes. Ceux qui fuiraient pour échapper à ce taux « l'ont déjà fait. Le bouclier fiscal devait faire revenir en France les grandes fortunes, on les attend toujours ».

« Une des raisons pour lesquelles le pays va mal, c'est que les inégalités se sont creusées et ont découragé le travail ». « Une autre répartition des richesses, c'est aussi leur intérêt », notamment comme ciment de cohésion sociale, a-t-elle dit à propos des très riches.

Comme on lui faisait observer que Jérôme Cahuzac, chargé du budget dans l'équipe Hollande, avait semblé pris au dépourvu par ce taux à 75%, elle a répondu : « ce n'est pas une improvisation, nous en avons débattu puisque nous nous voyons en conseil politique restreint tous les 15 jours. Notre candidat, au fur et à mesure de ses rencontres avec les Français prend la mesure du creusement des inégalités, qui est un des fléaux de la société française ».

François Hollande, candidat PS à l'Elysée, a annoncé lundi sur TF1 un taux d'imposition à « 75% » pour les revenus « au-dessus d'un million d'euros par an », ainsi qu'une cotisation dépendance.