La France, l'Allemagne, l'Italie et six autres pays de la zone euro ont demandé mardi, dans une lettre présidence danoise de l'Union européenne, une « accélération » du projet européen de taxe sur les transactions financières.

Les autres Etats signataires sont l'Autriche, la Belgique, l'Espagne, la Finlande, la Grèce et le Portugal. Selon des sources proches du dossier, les pays favorables à la taxe pourraient, en cas de blocage au niveau de l'UE, adopter leur propre dispositif dans le cadre d'une « coopération renforcée ». Les traités européens autorisent de telles « coopérations renforcées » à condition qu'elles réunissent au moins neuf Etats.

Forte opposition

La lettre adressée mardi à l'UE fait valoir qu'une taxe sur les transactions financières, qui fait l'objet de l'opposition de plusieurs autres pays européens et du Royaume-Uni en particulier, « est nécessaire au niveau communautaire à la fois pour assurer une juste contribution du secteur financier au coût de la crise financière mais aussi pour améliorer la régulation des marchés financiers ». Les neuf responsables apportent leur « plein soutien » au projet de directive européenne et invitent la présidence danoise « à accélérer les travaux du Conseil » afin d'achever une première lecture du projet de directive « dès le premier semestre 2012 ».

L'idée d'une taxe sur les transactions financières rencontre une forte opposition en Europe, certains pays craignant qu'elle ne favorise la délocalisation d'activités financières. Mais l'Allemagne, qui y est favorable, a appelé récemment à accélérer les discussions sur les propositions de la Commission européenne, et la France a annoncé qu'elle appliquerait unilatéralement dès août une taxe de 0,1% sur certaines transactions financières, par laquelle Nicolas Sarkozy espère « montrer l'exemple » à ses partenaires.