Le candidat PS à l'Elysée François Hollande a jugé la hausse de la TVA « inopportune, injuste, infondée et improvisée » en réagissant pour la première fois à l'intervention du chef de l'Etat la veille.

Au cours d'une conférence de presse tenue à Brest, le candidat PS a jugé cette hausse de TVA « inopportune au moment même où la croissance se ralentit, de l'aveu même du Premier ministre » qui table désormais sur une hausse de 0,5% du PIB en 2012, au lieu du 1% prévu initialement. « C'est pourquoi, si les électeurs en décident, et si demain je suis appelé aux responsabilités du pays et si le dispositif avait été adopté (entre-temps, ndlr), je demanderai au parlement de l'annuler ».

La compétivité, un faux prétexte

Cette mesure est aussi « injuste au moment où il y a tant d'inégalités dans notre pays ». Elle est également « infondée ». Selon lui, « la compétitivité n'est qu'un faux prétexte ». « Ce n'est pas en baissant d'un certain nombre de points les cotisations patronales sur toutes les entreprises qu'il y aura quelque progrès que ce soit sur notre commerce extérieur », a-t-il argué, rappelant que le déficit commercial de la France « est de 75 milliards d'euros », dont « les deux tiers » avec l'Union européenne

« Comment imaginer que quelques points de moins de cotisations patronales pourraient d'un seul coup améliorer nos échanges extérieurs », a repris François Hollande, en soulignant que l'augmentation de la TVA « va porter sur tous les produits, y compris ceux qui sont fabriqués » en France, et également sur les services.

Le député de Corrèze a enfin qualifié la hausse d'« improvisée », car elle « est décidée tout de suite mais appliquée au mois d'octobre ». S'il n'y a « aucune répercussion sur les prix », comme l'a affirmé le chef de l'Etat, « alors, pourquoi renvoyer ça au mois d'octobre ? », s'est-il interrogé.

Incohérence

Relevant en outre que la taxe sur les transactions financières annoncée par le président « remplacera un impôt supprimé par Nicolas Sarkozy, l'impôt de bourse », le candidat a jugé que ce qui ressortait de l'interview télévisée du chef de l'Etat c'était « une forme d'incohérence tout au long du quinquennat ».

« La TVA baisse pour la restauration, elle augmente pour tous les Français. Il y a une perte de temps pour la banque publique d'investissements, et que dire des allègements fiscaux (en début de quinquennat) et de tous les prélévements fiscaux qui s'abattent sur les Français », a-t-il dit. « Il est très important d'avoir de la constance, de la cohérence dans l'action », a dit M. Hollande.