Le député Nouveau Centre Jean-Christophe Lagarde a espéré mardi la chute des « murs de résistance » à la création d'un répertoire national des crédits aux particuliers pour prévenir le surendettement, liés au « lobby de deux banques » et à « un blocage à Bercy ».

Présentée pour la sixième fois depuis 2002, une proposition de loi du Nouveau Centre sur la création d'un répertoire national des crédits aux particuliers, aussi appelé fichier positif, sera examinée dans l'hémicycle jeudi lors d'une « niche » réservée à l'examen de textes du Nouveau Centre. Elle a été rejetée mercredi dernier en commission à l'Assemblée nationale. Les députés de l'UMP ainsi que ceux du PCF et du PG ont voté contre ce texte des centristes Jean-Christophe Lagarde et Jean Dionis du Séjour. Le PS s'est abstenu.

Evoquant un « sujet qui traîne depuis trop longtemps » alors que, « chaque année, environ 200.000 familles entrent en situation de surendettement », Lagarde a souligné devant la presse que « les murs de résistance absurdes sont tombés dans tous les pays en Europe » : « Ce débat a été politiquement tranché en France, alors, pourquoi attendre ? Les accidents de la vie sont un impondérable mais l'absence de fichier aggrave les choses. »

« Blocage absurde et criminel à Bercy »

Le député a regretté le « lobby de deux grandes banques qui ne veulent pas de fichier car elles ont une sorte d'avance sur leurs concurrents par leur connaissance des clients » et « un blocage absurde et criminel à Bercy » sur l'idée que la croissance en souffrirait. Président de l'association d'aide aux surendettés Crésus, Jean-Louis Kiehl a lancé: « C'est une question de courage maintenant ! Au gouvernement de lâcher du lest ».

Gérard Touati, directeur général délégué de Franfinance, a considéré que « la loi Lagarde a permis beaucoup d'avancées dans la protection du consommateur mais n'a pas répondu à l'objectif de prévention du surendettement ». Témoignant de la « spirale » du surendettement face à une chute de moitié de son salaire, un ex-cadre supérieur tombé ensuite au RMI et ayant tenté de se suicider a estimé qu'il n'aurait « jamais plongé si ce fichier avait existé ». « Il faudrait ce fichier pour qu'on vous dise stop », a renchéri une autre victime du « cercle vicieux », dénonçant l'absence de « vérification et de communication dans la même institution » de crédit.