La ministre du Budget Valérie Pécresse a dénoncé mercredi le projet de François Hollande sur le quotient familial, sur la base d'un exemple incomplet, faisant mine de croire que le socialiste supprimerait tout avantage fiscal pour les enfants à charge.

Critiquant le « flou » et la « cacophonie » du Parti socialiste, elle a évoqué, lors de la séance des questions au gouvernement devant l'Assemblée nationale, le cas d'« un couple qui gagne 3.500 euros par mois » avec « deux enfants ». « Actuellement ce couple paye 1.275 euros d'impôts », a calculé la ministre. Une vérification rapide sur le simulateur du site internet impots.gouv.fr confirme ce résultat.

« Si on suit la proposition du Parti socialiste telle qu'elle nous a été présentée, il paiera désormais 2.614 euros d'impôts, 1.400 euros de plus, 100% d'impôts de plus », a ensuite lancé Valérie Pécresse. Ce résultat correspond aux impôts que doit payer un couple qui gagne 3.500 euros par mois mais n'a aucun enfant. La ministre fait donc comme si le projet de François Hollande revenait à supprimer purement et simplement le quotient familial et avec lui tout avantage fiscal pour les familles qui ont des enfants à charge.

Or le candidat socialiste à la présidentielle a affirmé mardi, après un moment de flottement dans ses équipes, qu'il entendait « moduler » et non « supprimer » le quotient familial, un système qui permet de réduire l'impôt sur le revenu en fonction du nombre d'enfants à charge.

Il a dit envisager, dans un premier temps, de faire bénéficier les familles modestes non imposables d'un crédit d'impôt et de plafonner plus fortement l'avantage fiscal, tout en précisant que le débat n'était pas tranché. Il a évoqué un plafonnement pour les couples qui gagnent au-delà de cinq ou six fois le Smic. Dans le cas cité par Valérie Pécresse d'un couple qui gagne 3.500 euros par mois avec deux enfants, l'avantage fiscal ne devrait pas changer très fortement en cas d'application du projet socialiste.