Le président du MoDem, François Bayrou, candidat à la présidentielle, a proposé dimanche que la future taxe sur les transactions financières servent au financement de la protection sociale

« On dit qu'on va mettre en place une taxation sur les transactions financières. Si on disait qu'au fur et à mesure qu'elle va se mettre en place, on affectait les quelque dizaines de milliards qu'elle doit représenter au financement de la protection sociale pour financer le coût du travail », a proposé François Bayrou invité de « C' Politique » sur France 5. « C'est progressif, cela ne touche pas à la consommation des Français et cela ne fait pas baisser leur niveau de vie. Il y a là quelque chose d'intéressant », a fait valoir le candidat centriste qui avait exprimé « des réserves » sur la TVA sociale.

Un dizième pour les pays en développement

« Je souhaite en outre qu'une partie du produit de cette taxe aille aux pays les plus pauvres de la planète, aux pays en développement. Disons neuf dixièmes à la protection sociale et un dixième aux pays les plus pauvres. Si elle rapportait 10 milliards - ce n'est pas négligeable -, on aura fait doublement oeuvre de solidarité », a-t-il dit.

Concernant la question du coût du travail, le patron du MoDem a dit ne pas croire que cette question soit « primordiale » pour expliquer que des secteurs entiers de production aient été désertés en France. « Parce qu'autour de nous, en Allemagne, en Belgique, en Italie, ils ont la même monnaie, des coûts du travail proches des nôtres et ils s'en sortent infiniment mieux. En règle générale, je ne crois pas que ce soit dans l'effondrement du coût du travail que l'on trouvera la solution », a insisté M. Bayrou en notant qu'en « Roumanie, c'est cinq fois moins cher que chez nous, en Chine dix ou vingt fois... et je ne crois pas qu'on doive faire la course à cet effondrement ».

« Si en revanche vous me dites qu'il n'est pas normal pour le long terme que toute la protection sociale française repose sur le travail des salariés, alors je dis oui ». La CGS, créée par le gouvernement Rocard, « c'est un peu cette idée de ne pas faire financer cette protection sociale seulement par le travail des salariés mais par tous les revenus du pays », a-t-il rappelé. « La TVA est un impôt, c'est fait pour financer le budget. Il y a ensuite des cotisations sociales, du travail et la CSG qui sont faits pour financer la protection sociale, je suis pour ce qu'on respecte cet équilibre ».