Le courtier en assurances de Boulogne-sur-Mer soupçonné d'avoir arnaqué des dizaines de personnes pour plus de 8 millions d'euros avait pour complice un représentant de l'assureur Gan basé dans le Var, a-t-on appris dimanche de source proche de l'enquête, confirmant une information d'Europe 1.

Ce complice, qui s'est récemment donné la mort, était un agent général du Gan, qui représente la société d'assurances mais a un statut d'indépendant. Il a encaissé pour le « Madoff du Boulonnais », mis en examen pour escroquerie vendredi, des chèques de ses victimes, a indiqué cette source. Ces chèques étaient établis à l'ordre de la société d'assurances Gan, ce qui avait pour effet de rassurer les victimes sur leur placement, qui, pour certains, s'élevaient à plusieurs dizaines de milliers d'euros.

Ce complice « s'est suicidé quand il a commencé à avoir chaud » après que Gan eut demandé qu'un audit soit mené au printemps et que la justice a commencé à s'intéresser à lui, a-t-elle ajouté. Gan, filiale de l'assureur mutualiste Groupama, était dans l'immédiat injoignable pour commenter ces informations.

Le courtier de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais), qui gérait l'agence « VIP Consultant » depuis placée en liquidation judiciaire, avait été mis en examen pour « escroquerie, abus de confiance aggravé, abus de biens sociaux et exercice illégal de la profession de banquier » et placé en détention vendredi. Il avait été interpellé mercredi près de Lille alors qu'il rentrait d'un voyage au Togo. Depuis 2001, l'homme de 53 ans aurait réussi à convaincre plusieurs dizaines de clients, principalement des notables du Boulonnais, de lui confier leurs économies en leur promettant des rendements mirifiques pouvant atteindre jusqu'à 12%.

72 plaintes

Il affirmait notamment qu'il réalisait des placements dans une mine d'or au Togo, par l'intermédiaire d'un contact sur place. Sur le principe dit de la « chaîne de Ponzi », il rémunérait ensuite ses premiers clients avec de l'argent escroqué à de nouvelles victimes, ce qui l'obligeait à chercher sans cesse de nouvelles personnes à faire entrer dans ce système. Au total, le parquet a recueilli 72 plaintes pour un préjudice qui pourrait s'élever « au-delà de 8 millions d'euros ».