Le poker en tournoi, c'est difficile mais ça peut rapporter : cinquante joueurs français ont déjà gagné plus de 400.000 euros dans leur carrière, selon une étude qui sera publiée vendredi dans le mensuel Poker Magazine (groupe Card player France).

Rédacteur en chef de Poker Magazine et auteur d'une « Histoire du poker » (2010, Tallandier), Franck Daninos a interrogé plusieurs de ces gros gagnants et publie la dernière liste des 50 plus gros gagnants français régulièrement mise à jour par le site spécialisé Hendon Mob (www.thehendonmob.com).

Patrick Bruel 24e

Le premier, Bertrand « Elky » Grospellier, cumulait au 20 novembre des gains de 8,572 millions de dollars (6,454 millions d'euros), dont un gain de 2 millions de dollars (1,5 million d'euros) au Pokerstars carribean adventure 2008. La cinquantième place est occupée par Nicolas Cardyn avec 586.000 dollars (436.000 euros). On relève les noms de Patrick Bruel (24e place avec 1,013 million de dollars, 750.000 euros) et d'Antoine Arnault (41e place avec 645.000 dollars, 481.000 euros), l'un des fils du millionnaire Bernard Arnault.

A la 22e place, on trouve le nom de Patrick Bueno (1,065 million de dollars, 793.000 euros) qui avait empoché 315.000 dollars (233.000 euros) au tournoi Master classics of poker 2005. A la tête de sociétés aujourd'hui liquidées, il est soupçonné d'avoir laissé s'accumuler illégalement un amas de déchets de matériaux de construction de 25 mètres de haut et de 200 mètres de long à Limeil-Brévannes (Val-de-Marne).

Certains de ces gros joueurs sont sponsorisés par des sites de poker en ligne, ce qui leur permet de disputer nombre de tournois prestigieux où les frais d'engagement et de déplacement peuvent atteindre plusieurs dizaines de milliers d'euros. Avec leurs revenus importants, ils ont dû payer des impôts au fisc français ou sont régulièrement contrôlés. En principe, les gains issus des jeux d'argent et de hasard (Loto, Euro Millions, paris hippiques, poker...) ne sont pas assujettis à l'impôt.

Gains soumis à l'impôt pour le poker professionnel

Dans son rapport d'évaluation sur les jeux d'argent en ligne, paru en octobre, la ministre du Budget Valérie Pécresse note: « Dans les formes actuelles du poker, la notion de hasard s'efface devant l'habileté et le savoir-faire des joueurs ». « Lorsque cette activité », conclut la ministre, « est exercée à titre principal par des joueurs qui en font une véritable activité professionnelle, ces gains doient être soumis à l'impôt sur le revenu ».