Françoise Bettencourt-Meyers a demandé par écrit à devenir la bénéficiaire d'une partie des assurances-vie de sa mère - à hauteur de 93 millions d'euros - « en raison d'un accord » passé avec elle, a affirmé dimanche à l'AFP l'ex-mandataire de la milliardaire, Pascal Wilhelm.

Les conseils de Françoise Bettencourt-Meyers « m'ont demandé, par écrit, de faire modifier par Mme Bettencourt les désignations de bénéficiaires (des assurances-vie d'un montant de 700 millions d'euros, NDLR) qu'elle venait de faire pour que Mme Meyers soit désignée bénéficiaire de ces assurances-vies à hauteur de 93 millions d'euros en raison d'un accord qu'elle aurait passé avec sa mère », a expliqué Pascal Wilhelm dans un communiqué transmis à l'AFP.

Pascal Wilhelm, l'ancien mandataire de Liliane Bettencourt révoqué mi-octobre par la justice, souhaitait réagir à l'information selon laquelle il avait demandé aux compagnies d'assurance de la milliardaire de changer les bénéficiaires de ces assurances-vies au profit des ses deux petits-fils. Selon une source proche du dossier, l'avocat avait demandé le blocage de la somme de 600 millions d'euros jusqu'au 40e anniversaire de Jean-Victor (25 ans) et de Nicolas Meyers (22 ans) et avait été chargé de gérer ces sommes d'ici là.

Les deux petits-enfants bénéficiaires

« Pendant toute la durée de mon mandat (fin janvier à mi-octobre, NDLR), aucun contrat d'assurance-vie n'a été souscrit », a affirmé Pascal Wilhelm. Selon lui, les 600 millions d'euros étaient déjà placés sur des contrats d'assurances-vie, « constitués en 1992 au bénéfice de François-Marie Banier ». « Dans le cadre de mon mandat, j'ai assisté Mme Bettencourt pour que cette désignation soit modifiée », comme elle ne souhaitait « pas que sa fille soit la bénéficiaire de ces contrats, je lui ai conseillé de désigner ses deux petits-enfants », a expliqué Me Wilhelm.

Par ailleurs, il affirme que Mme Bettencourt a pris depuis « de nouvelles dispositions concernant ces contrats d'assurance-vie », a-t-il affirmé, ajoutant qu'il « ne recevrait aucune somme ou bien au décès de Liliane Bettencourt ».

La juge des tutelles de Courbevoie, qui avait prononcé mi-octobre le placement sous tutelle de Mme Bettencourt, avait révoqué Me Wilhelm de son mandat de protecteur, affirmant que « l'intérêt » de la milliardaire « commandait de l'écarter ».

« Explications alambiquées »

Dimanche soir, Françoise Bettencourt-Meyers et ses deux fils affirment dans un communiqué « mesurer combien les explications alambiquées et démentis contradictoires de l'ex mandataire aux biens de Madame Bettencourt, trahissent son profond embarras face aux découvertes qui sont mises à jour depuis sa révocation par la justice. Quant à la désignation par Mme Bettencourt de sa fille comme bénéficiaire d'une partie de ses contrats d'assurances-vie, M. Wilhelm, désireux de créer la confusion pour faire diversion, omet simplement de rappeler qu'elle est intervenue il y a plusieurs mois, à la suite de l'accord de réconciliation de décembre ».