L'organisme de crédit, filiale de BNP Paribas, propose depuis quelques semaines des crédits à la consommation conçus spécifiquement pour les jeunes actifs en CDD. Une initiative qui rentre dans le cadre d'une révision globale du positionnement de la marque.

Un crédit auto de 500 à 10.000 euros, remboursable sur 48 mois maximum ; un autre dédié à l'installation dans un nouveau logement, plafonné à 3.000 euros sur 24 mois. Ces deux produits ont fait récemment leur apparition au catalogue de Cetelem, l'un des leaders français du crédit à la consommation. Rien d'exceptionnel, a priori, si ce n'est le public auquel ils sont destinés : les jeunes actifs, âgés de 18 et 30 ans, en contrat à durée déterminé (CDD).

Discrimination

« Aujourd'hui, c'est très dur pour cette population de trouver un crédit auprès des organismes financiers, car le critère d'employabilité reste fort », explique Stéphane Soulaine, le directeur marketing de Cetelem. « Pourtant, la société change, il y a de plus en plus de CDD, qui concernent aujourd'hui 3 actifs sur 4 de moins de 25 ans. Et il s'agit d'un public qui a un vrai besoin. »

Souvent, l'entrée dans la vie active implique en effet l'achat d'un véhicule pour aller travailler et l'installation dans un nouveau logement. Autant de frais supportés le plus souvent par les parents ou les grands-parents. « Mais encore faut-il qu'ils en aient les moyens. C'est donc assez discriminant », estime Stéphane Soulaine.

« Elargir notre clientèle »

Pour Cetelem, la motivation n'est évidemment pas seulement d'ordre sociétale. Le directeur marketing de la marque est d'ailleurs le premier à le reconnaître : « Le marché du crédit à la consommation est mature. Pour élargir notre clientèle, il faut innover. On ne peut pas rester sur les anciens modèles. » D'où un repositionnement marketing ces dernières années, axé sur les notions positives de crédit responsable et accessible.

Ainsi, la filiale de BNP Paribas a fait le choix, dans ses offres promotionnelles, de ne plus afficher de taux d'appel très bas mais inaccessibles au commun des mortels, à cause de durées de remboursement trop courtes et de mensualités trop élevées. « Nous prenons le risque d'apparaître visuellement plus cher que nos concurrents, mais en affichant des offres qui correspondent à une demande du client, explique Stéphane Soulaine. Mais nous souhaitons dire au consommateur : comparez ce qui est comparable. »

Intérimaires et intermittents

Dans le même ordre d'idées, Cetelem a lancé récemment son Compte Epargne Cetelem, qu'il propose à ses clients pour préparer et financer de futurs projets, comme une alternative au crédit. Et l'effort n'est, semble-t-il, pas terminé. « Nous avons identifié un ensemble de sujets à traiter, annonce Stéphane Soulaine, avec une feuille de route sur trois ans. C'est un vrai choix stratégique d'entreprise. »

Parmi les sujets de réflexion pour 2012, l'accès aux crédits pour les intérimaires, les intermittents du spectacle ou les travailleurs free-lance. Soient d'autres formes de salariat de plus en plus répandues, mais peu appréciées des organismes de crédit.