Le président du MoDem François Bayrou préconise à la fois une augmentation des impôts et une baisse des dépense publiques, seule façon à ses yeux de redresser les finances publiques, que selon lui ni la droite ni la gauche ne proposent aujourd'hui.

Dans un entretien accordé au Monde.fr, le troisième homme de la présidentielle 2007 explique qu'« il n'y a qu'une stratégie de redressement des finances publiques. Cette stratégie, c'est d'augmenter les ressources fiscales de l'Etat et de baisser un certain nombre de dépenses publiques ». Selon son analyse, « une vingtaine de milliards doivent être économisés au niveau de l'Etat, une dizaine dans les collectivités locales et une vingtaine dans la Sécurité sociale ».

Deux nouvelles tranches d'impôts

« En ce qui concerne les ressources, je suis pour la création de deux nouvelles tranches de l'impôt sur le revenu: il faut relever à 45% celle qui est actuellement à 41% et en créer une à 50%. Il faudra peigner les niches fiscales d'une vingtaine de milliards d'euros et il faudra une augmentation de la TVA de 2 points », ajoute-t-il.

Selon le leader centriste, « la gauche est dans l'illusion quand elle dit: Nous allons augmenter les impôts et cela nous permettra de faire de nouvelles dépenses publiques, et la droite raconte des histoires quand elle dit: Nous allons baisser la dépense publique sans augmenter les impôts ».

« Stratégie confuse »

Concernant la situation économique de la France, dont la note AAA a été placée sous surveillance par l'agence Moody's, le président du MoDem estime que le gouvernement a mené « une stratégie confuse » face à la crise qui « a conduit à la généralisation de la défiance ». 

« Il y avait une chose à faire, le premier jour, qui n'aurait pas coûté cher et qui aurait arrêté la crise. Il suffisait que l'Union européenne affirme que la dette contractée jusqu'à ce jour par les Etats de la zone euro était garantie par les institutions de la zone euro », estime le leader centriste. « La France aurait dû défendre cette thèse. Cela aurait rétabli la confiance et n'aurait pas coûté le prix exorbitant que la défiance généralisée va nous obliger à assumer ».