Les autorités françaises sont montées au créneau lundi pour défendre la solidité des banques françaises, malmenées en Bourse depuis plusieurs semaines à cause de leur exposition à la crise de la dette et menacées d'une dégradation de leur notation par l'agence Moody's.

Le gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer, a ainsi publié un communiqué pour assurer que les établissements français étaient suffisamment armés pour faire face à tous les scénarios sur la Grèce, dont un défaut de paiement n'est plus exclu par certains responsables européens. « Quel que soit le scénario grec et donc quelles que soient les provisions à passer, les banques françaises ont les moyens d’y faire face », a-t-il déclaré. « Les banques françaises n’ont ni souci de liquidité, ni problème de solvabilité ».

Face aux inquiétudes suscitées par les banques françaises, le gouvernement s'est lui aussi montré rassurant, en écartant lundi l'hypothèse de leur nationalisation partielle. « Ca me paraît totalement prématuré et à côté du sujet aujourd'hui d'évoquer cette hypothèse », a déclaré le ministre de l'Industrie, Eric Besson, qui était interrogé sur la faisabilité d'une telle option par la radio RMC et la télévision BFMTV. Il a affirmé sa confiance dans la solidité des banques françaises, soulignant qu'elles ont « très bien passé » les tests de résistance européens cet été.

« Quel que soit le scénario grec et les provisions à passer, les banques françaises ont les moyens d'y faire face », a déclaré àson tour le ministre des Finances François Baroin, reprenant les propos du gouverneur de la Banque de France.

Plan d'économies à la SocGen

La Société générale, enfin, a présenté lundi un nouveau plan d'économies et annoncé une accélération de son programme de cessions d'actifs. Le président de la banque, Frédéric Oudéa, a cherché à dédramatiser un éventuel abaissement de la note de la banque par Moody's, estimant qu'il était déjà largement anticipé par les marchés. « C'est un événement qui était largement dans le marché », a-t-il déclaré lors d'une conférence téléphonique.

Moody's avait annoncé mi-juin envisager un abaissement pour Société Générale, BNP Paribas et Crédit Agricole du fait de leur exposition à la Grèce. La période d'observation étant de trois mois, une décision est attendue dans les prochains jours. En attendant, les valeurs bancaires dégringolaient de nouveau lundi à la Bourse de Paris. Les trois principales banques françaises, BNP Paribas, Crédit Agricole, et Société générale, perdaient autour de 10%. La Société Générale, considérée comme la plus fragile des banques françaises, a vu sa valeur fondre de 58% depuis juillet.