Selon une étude publiée mardi par le courtier JPMorgan Cazenove, les banques françaises figurent parmi les établissements européens les plus mal positionnés dans la perspective de la mise en place du nouveau ratio de liquidité (LCR), en 2015.

Ce ratio - « Liquidity coverage ratio » en anglais - impose aux banques de détenir des actifs immédiatement disponibles ou liquides (faciles à vendre), pour faire face à des conditions exceptionnelles qui perturberaient leur financement, notamment des retraits massifs de dépôts ou le blocage du marché interbancaire. Il s'inscrit dans le nouveau cadre réglementaire dit Bâle III.

Selon JPMorgan Cazenove, il manquait, fin 2010, 173 milliards d'euros aux trois principales banques françaises cotées pour satisfaire au niveau requis par le régulateur. Ce ratio n'a toutefois pas aujourd'hui de caractère contraignant et ne sera appliqué qu'à compter de 2015. Il fera d'ici là l'objet d'une période d'observation.

Ratio contesté

Dans le détail, il manquait 64 milliards d'euros à Crédit Agricole SA, 63 milliards d'euros à BNP Paribas, et 46 milliards d'euros à Société Générale. Le courtier rappelle que les chiffres attribués à Crédit Agricole SA pourraient évoluer du fait de la structure particulière du groupe, articulé autour des caisses régionales.

Depuis la publication de ce ratio et de son pendant à long terme (net stable funding ratio), fin 2010, les banques européennes font valoir que ces nouvelles exigences sont de nature à bouleverser leur modèle de fonctionnement et à affecter notamment la distribution du crédit. Elles réclament notamment que l'éventail des actifs éligibles pour le calcul de ce ratio soit élargi, car il privilégie, en l'état, de manière très marquée, les dépôts, les réserves en banques centrales et les titres d'Etat.

Selon JPMorgan Cazenove, l'insuffisance d'actifs liquides se montait, pour les 28 banques européennes prises en compte, à 493 milliards d'euros fin 2010. Plusieurs établissements affichaient néanmoins, à cette date, un ratio de liquidité supérieur à 100%, le minimum requis, à savoir les suisses UBS et Credit Suisse, les britanniques Standard Chartered et HSBC, l'italienne Intesa Sanpaolo et les espagnoles BBVA et Santander.