Après les investigations lancées jeudi par la Cour de justice de la République (CJR) contre Christine Lagarde à propos d'un arbitrage concernant l'homme d'affaires Bernard Tapie, ce dernier estime vendredi dans Libération qu'en "aucun cas, la sentence arbitrale qui a été rendue ne peut être remise en cause, c'est absolument impossible".

Ces investigations ne le "concernent pas (...) Ce n’est pas mon problème", affirme Bernard Tapie.

La CJR a ouvert jeudi une enquête sur la directrice générale du Fonds monétaire International (FMI), Christine Lagarde, pour son rôle dans l'affaire Tapie/Crédit Lyonnais quand elle était ministre de l'Economie. Cela concerne l'arbitrage ayant mis fin en juillet 2008 au conflit entre Bernard Tapie et l'ancienne banque publique Crédit Lyonnais, au sujet de la vente d'Adidas en 1993.

On reproche à Mme Lagarde d'avoir recouru à cet arbitrage privé alors qu'il s'agissait de deniers publics, d'avoir eu connaissance de la partialité de certains juges arbitres et de ne pas avoir exercé de recours contre cet arbitrage controversé alors que plusieurs spécialistes l'y avaient encouragée. Le tribunal arbitral, juridiction privée, avait condamné le Consortium de Réalisation (CDR), structure publique qui gérait le passif du Crédit Lyonnais, à verser à l'homme d'affaires 285 millions d'euros d'indemnités (400 millions d'euros avec les intérêts).

L'arbitrage utilisé à plusieurs reprises

Bernard Tapie estime qu'il "vaut mieux qu'une enquête approfondie soit menée par la CJR, elle aboutira, j'en suis absolument convaincu, à la même conclusion que le tribunal administratif : aucune faute n'a été commise".

Evoquant les réactions socialistes se félicitant de l'ouverture de cette enquête, et notamment celle du patron des députés PS, Jean-Marc Ayrault, qui a estimé jeudi que l'avis de la CJR montrait la "confusion d'intérêts "au sommet de l'Etat", M. Tapie estime que "les socialistes ont la mémoire courte", "ils oublient que la même procédure arbitrale a été engagée à de très nombreuses reprises par le CDR sous la tutelle de ministres socialistes".