La Bourse de Paris a fini sur une chute de 3,90% à 3.320,35 points jeudi, au plus bas depuis juillet 2009, déprimée par la dégradation de la conjoncture économique.

Le marché parisien est resté insensible aux mesures déployées par la Banque centrale européenne (BCE) pour soulager la zone euro. Le CAC 40, qui a perdu 134,59 points sur la séance, n'en finit plus de dégringoler, signant sa neuvième séance de baisse d'affilée, une série inédite depuis septembre 2002 et la fin de l'éclatement de la bulle internet. Le volume d'échanges a été particulièrement fourni, à 6,035 milliards d'euros, signe de tensions inhabituelles sur les marchés.

Malgré l'esquisse d'un rebond en début de séance, le marché parisien est vite passé dans le rouge, avant de creuser brusquement ses pertes dans l'après-midi dans le sillage de Wall Street. « Le marché a envie de baisser. Il a besoin de finir sa purge pour se stabiliser », résume Meir Benamram, vendeur d'actions chez Aurel BGC. « On est sur des considérations techniques. On casse des niveaux importants et c'est suffisant pour faire baisser les marchés », ajoute-t-il.

Pour Waldemar Brun-Theremin, gérant chez Turgot Asset Managemet, « il n'y a pas d'acheteurs sur le marché », les investisseurs se montrant particulièrement déprimés par l'état de santé de l'économie américaine, moteur de la croissance mondiale.

La publication de mauvaises nouvelles concernant l'économie américaine s'est poursuivie jeudi, avec le recul des nouvelles inscriptions au chômage lors de la dernière semaine de juillet, à leur plus bas niveau depuis début avril. Par ailleurs, les mesures prises par la BCE pour soulager les marchés obligataires, dont la reprise des rachats de titres de dette sur le marché, n'ont en rien changé la tendance. Son président, Jean-Claude Trichet, « a essayé de soutenir le marché mais cela ne suffit pas à rassurer les investisseurs », indique M. Brun-Theremin.

Toutes les valeurs du CAC 40 ont terminé en baisse, à l'image de Société Générale (-6,39% à 27,70 euros), Saint-Gobain (-6,03% à 35,27 euros) ou encore Renault (-6,65% à 31,96 euros). Veolia Environnement a décroché, perdant un cinquième de sa valeur en une séance (-18,88% à 11,60 euros), les investisseurs sanctionnant ses résultats.