Cetelem, filiale de BNP Paribas spécialisée dans le crédit à la consommation, a récemment ouvert sa gamme aux produits d’épargne en proposant notamment un livret fiscalisé. Michel Jouve, responsable marketing produits et services de la marque, nous a expliqué cette nouvelle stratégie.

Michel Jouve, Cetelem vient de lancer coup sur coup une assurance-vie et un livret fiscalisé. Pourquoi ce choix ?

D’abord, ce n’est pas tout à fait un coup d’essai : nous avions déjà, par le passé, proposé des produits d’épargne à nos clients, mais uniquement de façon ponctuelle. Cette fois, nous avons une stratégie de développement sur le long-terme. Notre logique est la suivante : le crédit répond à un besoin ponctuel pour un projet lui aussi ponctuel. L’épargne s’entend par contre sur une durée plus longue et couvre des besoins plus larges. Les besoins de nos clients évoluant en fonction de leurs cycles de vie, il nous a paru naturel, légitime, de pouvoir les accompagner également dans les moments de préparation de projets.

C’est donc un outil de fidélisation ?

Oui, on peut le dire. Nous avons fait le choix d’offres simples, qui correspondent aux profils de nos clients : il n’y a pas de produits boursiers, pas de Sicav… A la fin d’un remboursement, nous proposons à nos clients d’épargner pour de futurs projets en gardant la même mensualité, donc sans avoir rien à changer côté budget.

Ne craignez-vous de brouiller votre image, en vous éloignant ainsi de votre cœur de métier, le crédit ?

Au contraire, nous considérons que l’épargne colle parfaitement à notre image. Notre domaine historique est la préparation de projet et de la gestion de budget. Mettre en place une offre d’épargne, c’est sortir de l’incantation en donnant au consommateur les outils concrets pour se préparer. Par ailleurs, nous sommes très attentifs à ce que le Compte Epargne reste en totale adéquation avec les valeurs de la marque. Notre promotion actuelle est compétitive (3,25% sur 12 mois, NDLR), mais aussi responsable, car elle ne fait pas miroiter un gain important sur une courte durée. Elle est également accessible, puisque l’ouverture est possible dès 15 euros. Enfin, elle est utile : à la fin de la promotion, le taux de base, 2% (depuis le 1er juin, NDLR), est l’un des meilleurs du marché. Nous avons essayé d’offrir les meilleurs standards sur ce type d’offre.

Votre Compte Epargne est ouvert à tous, via Internet. Vous placez-vous en concurrence avec les banques en lignes ?

Ce n’est pas notre stratégie et de fait, nous ne nous adressons pas à la même clientèle. Pour les banques en ligne, qui s’inscrivent dans une démarche patrimoniale, les livrets sont des produits d’appel pour vendre ensuite de l’assurance-vie ou de la bourse… Nous, nous restons centrés sur notre cœur de métier : la préparation de futures dépenses.

Les caractéristiques du Compte Epargne Cetelem sont très proches du Livret Euro de Cortal Consors, autre filiale de BNP Paribas. S’agit-il du même produit décliné sous deux marques ?

Effectivement, les deux offres sont aujourd’hui très proches dans leur fonctionnement. Mais cela n’a pas vocation à perdurer. Dans un futur proche, nous allons élaborer des mécanismes qui correspondent encore mieux aux profils de nos clients. Des offres, par exemple, qui récompensent la régularité de l’épargne, par rapport au versement en une seule fois d’une somme déjà épargnée au préalable. Ou des mécanismes croisés de récompense de l’épargne par le crédit, ou du crédit par l’épargne.

Vous attendez-vous à une réaction des autres organismes de crédit, vos concurrents naturels ?

Nous savons que certains de nos concurrents y réfléchissent. Nous, nous avons décidé de passer à l’acte. Il faut souligner que c’est une vraie innovation sur le marché : nous sommes la première société de financement spécialisée à vouloir accompagner nos clients plus durablement, en proposant à la fois du crédit, de l’épargne et de l’assurance. C’est un positionnement fort de la part de Cetelem.