Liliane Bettencourt, l'héritière de L'Oréal soupçonnée d'évasion fiscale, assure avoir mis de l'ordre dans ses comptes et être en train de régulariser sa situation fiscale, dans un entretien au Figaro de mercredi.

La milliardaire, au coeur d'une tentaculaire affaire judiciaire à l'été 2010 dont seul le volet politique est encore en cours d'instruction, explique qu'elle a désigné l'avocat Pascal Wilhelm, comme « protecteur aux biens » pour réorganiser sa fortune. Ce dernier est « en contact régulier avec l'administration fiscale et règle ce qui doit être réglé », assure Liliane Bettencourt, 88 ans, qui a reçu Le Figaro à l'hôpital américain de Neuilly, où elle est soignée pour une « petite chute ».

Selon Le Figaro, « tous les avoirs qui s'étaient égarés à l'étranger ont été rapatriés en attendant que Bercy envoie la facture fin juillet », qui sera « évidemment immédiatement payée ».

Les écoutes clandestines effectuées au domicile de Liliane Bettencourt par son majordome avaient révélé l'existence d'un compte en Suisse et d'une propriété (louée à une fondation aujourd'hui dissoute) non déclarés au fisc, l'île d'Arros. A propos de cette île des Seychelles, dont elle voulait faire don à l'artiste François-Marie Banier, l'héritière de l'Oréal dit être « en train de la récupérer » et qu'elle pourrait la vendre étant donné qu'elle doit être « en parfaite santé pour y retourner ». « Cela ne me fera pas tourner de l'oeil si je dois m'en séparer ». Elle se réjouit que le parquet de Bordeaux ait décidé d'abandonner les poursuites pour « abus de faiblesse » contre François-Marie Banier: « Il fallait batailler pour faire la paix. Je suis heureuse de vivre en paix ».

L'indépendance de L'Oréal

Au sujet de L'Oréal, dont elle est le premier actionnaire, Liliane Bettencourt indique qu'elle souhaite poursuivre son mandat d'administrateur pour pouvoir « marquer l'indépendance » du groupe de cosmétiques. Pour autant, « je ne crois pas que Nestlé (deuxième actionnaire du groupe, avec 29% du capital, qui décidera en 2014 de l'avenir de sa participation) ait des positions contraires aux intérêts et à l'indépendance de L'Oréal », estime la fille du fondateur du groupe. Dans l'immédiat, elle ne pourra toutefois pas se rendre vendredi à l'assemblée générale de L'Oréal lors de laquelle sera proposé le renouvellement de son mandat d'administratrice, en raison de sa « petite chute ».

Interrogée sur ses projets concernant ses oeuvres d'art, elle exprime son souhait que sa « collection soit visible par tous ». Selon Le Figaro, elle envisage de faire une donation à un musée ou de créer une fondation ad hoc, la décision n'étant pas encore prise.