La ministre de l'Economie, Christine Lagarde, visée par une action du Parti socialiste pour son choix de recourir à un arbitrage coûteux pour les finances publiques dans un contentieux avec l'homme d'affaires Bernard Tapie, s'est déclarée lundi "sereine" sur ce dossier.

Interrogée par France Inter, Christine Lagarde a indiqué que la procédure d'arbitrage choisie pour clore l'affaire avait été « validée par le tribunal de commerce de Paris et par la Cour d'appel ». « En conséquence, je suis tout à fait sereine quant aux suites », en dépit de la décision du PS de saisir la Cour de justice de la République sur cette affaire. La ministre a affirmé qu'elle était « mobilisée pour réunir et donner tous les documents liés à cette affaire » à la Justice.

Interrogée sur le dépôt d'une plainte envers les parlementaires socialistes qui l'accusent -une action que Christine Lagarde avait évoquée il y a une dizaine de jours- la ministre a répondu que ce n'était pas encore fait. « J'ai le temps, la prescription est de trois ans ».

La ministre a regretté d'avoir avancé le chiffre de 30 millions d'euros pour la somme que Bernard Tapie pourrait toucher in fine à l'issue de l'arbitrage, alors que le chiffre réel pourrait être bien plus important. « Je n'aurais pas dû m'avancer sur ce terrain », a-t-elle admis.

285 millions d'euros de dommages et intérêts

En 2008, un tribunal arbitral, a décidé, après des années de bataille judiciaire, que le Consortium de réalisation (CDR, gérant le passif de la banque Crédit Lyonnais) devait verser 285 millions d'euros de réparations à Bernard Tapie. La décision avait soulevé une vive polémique. Ancien ministre du président socialiste François Mitterrand, Bernard Tapie a été le symbole d'une certaine forme de réussite et de pratiques douteuses dans les années 1980/1990.

Après avoir fait fortune dans les affaires, dirigé le club de football de Marseille, brillé en politique puis connu la ruine et la prison, il s'est reconverti comme acteur.