Dans un rapport publié mercredi, le Comité consultatif du secteur financier (CCSF) propose plusieurs pistes susceptibles d'accélérer le remplacement du chèque, notamment l'amélioration du virement et le développement de nouveaux moyens de paiement. Un sondage montre toutefois que les Français restent attachés à ce moyen de paiement.

Réalisé à la demande de la ministre de l'Economie Christine Lagarde, le rapport rappelle que la France est le premier utilisateur de chèques en Europe, avec 3,3 milliards de chèques en 2009 (soit 81% des chèques émis en zone euro) et le deuxième dans le monde après les Etats-Unis. Et si l'usage du chèque est en diminution, son repli reste très lent (-4% par an entre 2002 et 2009).

Pour favoriser le remplacement du chèque, le rapport suggère notamment d'améliorer le virement « pour avoir une ergonomie standardisée et une plus grande facilité d'utilisation ». Il propose également de « déployer de nouveaux moyens de paiement » et cite les exemples de BPAY en Australie et Faster Payments au Royaume-Uni, deux systèmes de paiement électronique ou par téléphone.

Gratuité et contrôle des dépenses

Selon un sondage, réalisé par l'institut CSA auprès d'un échantillon de 1.000 personnes pour les besoins du rapport, 91% des particuliers possèdent un chéquier. 18% préfèrent le chèque à tout autre moyen de paiement et 51% privilégient le chèque pour les montants supérieurs à 500 euros. L'étude montre également que, dans le cas des particuliers, le chèque reste le mode de paiement privilégié pour certains postes de dépense, comme l'achat et l'entretien automobile (67% des sommes réglées en chèque), les loyers d'habitation (50%) ou la pharmacie et les articles médicaux (50%).

Pour les particuliers, les deux principaux avantages du chèque sont sa gratuité et plus encore le fait qu'il est le moyen de paiement qui « permet le mieux de contrôler ses dépenses ». Ces deux points sont d'ailleurs repris par les associations de consommateurs, interrogées pour l'étude.

L'attachement est nettement plus marqué parmi les professionnels (28% sont très attachés), ainsi que les artisans et les commerçants (31%). Le coût global des chèques a pourtant été estimé à 1,3 milliard d'euros pour les grands commerçants et entre 700 millions et 4 milliards pour les banques elles-mêmes.