Le mouvement HLM, par la voix de son président Thierry Repentin, appelle le gouvernement à maintenir une centralisation très élevée des dépôts du Livret A et du Livret de développement durable (LDD) à la Caisse des dépôts et consignations (CDC).

Bercy a lancé fin octobre une consultation sur la part des dépôts centralisée et la rémunération versée par la CDC aux banques qui collectent cette épargne dont les conclusions sont attendues en fin d'année ou début 2011. « Les résultats de la bataille autour du Livret A seront en grande partie déterminants pour l'avenir du logement social en France », a estimé le président de l'Union sociale de l'habitat (USH, mouvement HLM). « La ministre de l'Economie Christine Lagarde a le choix entre sauvegarder l'intérêt de la Nation, grâce aux prêts accordés par la CDC à des taux très faibles au mouvement HLM, ou favoriser l'intérêt des banques ». D'ici à 2013, le mouvement HLM aura besoin chaque année d'emprunter quelque 13 milliards d'euros pour construire 100.000 logements neufs par an.

Pour le président de l'USH, il faut que « le gouvernement respecte sa promesse d'un plancher de 70% de la collecte centralisée à la CDC » et même envisage, pour 2020, un taux compris « entre 76% et 95% »: selon lui, il « n'est pas exclu soit des à-coups dans le comportement des détenteurs de livrets, soit un siphonnage vers d'autres produits bancaires ». A fin 2009, environ 66% des 260 milliards d'euros déposés sur les Livrets A et les LDD étaient centralisés à la Caisse des dépôts.

Défaut de conformité des banques

Dénonçant le discours des banques qui affirment qu'une bonne partie de leurs dépôts du Livret A et du LDD sert à financer les entreprises, et plus particulièrement les PME, Thierry Repentin affirme que « l'augmentation des prêts aux PME est moitié moins importante que l'augmentation des fonds restant au bilan des banques ». Il affirme par ailleurs que les banques « ne se sont pas mises en conformité avec la loi qui les oblige à publier des rapports sur l'utilisation de cet argent ».

Répondant aux reproches de banques soulignant qu'un peu plus de la moitié seulement des sommes déposées à la Caisse ont effectivement servi au financement du logement social, le président de l'USH rappelle que ces fonds servent aussi désormais à des prêts destinés aux infrastructures (universités, hôpitaux) et aux transports (lignes à grande vitesse). Une partie de cet argent, placé, rapporte des intérêts et permet de rémunérer l'Etat, contraint d'assainir ses finances, a-t-il souligné en conclusion.