La présidente du Medef, Laurence Parisot, a annoncé mardi la publication prochaine d'un contre-rapport sur la fiscalité des entreprises, appelant le nouveau gouvernement à aller de l'avant sur ce sujet.

« Les enjeux fiscaux sur les entreprises restent essentiels et nous ne sommes pas allés au bout du sujet, loin de là », a-t-elle lancé lors de sa conférence mensuelle au siège de l'organisation patronale, estimant qu'il s'agissait de l'un des « grands enjeux » qui attendent le gouvernement Fillon 3. « Il faut penser compétitivité », a exhorté la patronne des patrons. « C'est en encourageant les entreprises à se développer qu'on pourra créer des emplois et faire croître le niveau de vie des Français ».

Contre-rapport

Laurence Parisot a ainsi annoncé la publication « dans les prochains jours » d'un « contre-rapport » du Medef sur la fiscalité des entreprises, contre-point à des rapports du Conseil des prélèvements obligatoires (CPO), une émanation de la Cour des comptes.

Sans dévoiler la teneur de ce contre-rapport, elle s'est étonnée des conclusions « tout à fait paradoxales » de ceux publiés par le CPO. « D'une part, ils reconnaissent que les prélèvements obligatoires sur les entreprises en France sont les plus élevés d'Europe et parmi les plus élevés de l'OCDE », a-t-elle relevé. Mais, d'autre part, ils appellent à remettre en question nombre de niches fiscales et d'allègements en faveur des entreprises, au risque, selon elle, de « créer un choc fiscal d'une ampleur sans précédent », conduisant à « l'aggravation » de la pression fiscale sur les entreprises pointée par ces mêmes rapports.

« Approche exclusivement budgétaire »

Laurence Parisot a ainsi dénoncé « l'approche exclusivement budgétaire » du CPO visant à réduire les déficits publics, sans analyse économique. Le CPO a chiffré le manque à gagner pour les finances publiques des niches fiscales et sociales accordées aux entreprises à 172 milliards d'euros en 2010, jugeant leur efficacité « peu évaluée et souvent inégale ».

La présidente du Medef a par ailleurs indiqué que son organisation planchait sur la convergence fiscale franco-allemande avec la préparation « dans les mois à venir » d'un état des lieux comparatif de la fiscalité qui pèse sur les entreprises allemandes et françaises.