Selon son avocat, Me Jean-Yves Leborgne, le ministre du Travail Eric Woerth a récusé jeudi tous les soupçons de conflit d'intérêt et de financement politique illégal lors de son audition par les policiers dans l'enquête sur l'affaire Bettencourt.

Le ministre a été entendu comme témoin de 9 heures à 16h45 au ministère du Travail à Paris par les policiers de la Brigade financière.

Il est soupçonné de conflit d'intérêt, voire de trafic d'influence, relatif aux fonctions de son épouse Florence Woerth au sein d'une société chargée de faire fructifier la fortune l'héritière des cosmétiques L'Oréal Liliane Bettencourt au moment où son époux était ministre du Budget (2007-mars 2010) et trésorier du parti de la majorité UMP. Eric Woerth, « à aucun moment n'est intervenu pour que son épouse soit embauchée », a dit l'avocat s'adressant à la presse.

Le ministre a également été interrogé sur des accusations de financement politique illégal portées par l'ex-comptable de Liliane Bettencourt. « En ce qui concerne le financement politique il a, avec une vigueur et une énergie particulière, nié avoir reçu un quelconque financement politique qui eut été non conforme à la loi », a dit l'avocat. « C'est dans les termes de la loi et en fonction de ce que les règles de la République permettent que des financements ont été recueillis. Toutes autres allégations ne sont que des mensonges et des fantasmes », a ajouté Me Leborgne.

Selon l'avocat, « si l'audition a duré ce temps-là, c'est parce qu'Eric Woerth voulait donner toutes les explications, il a dit depuis longtemps qu'il était impatient d'être entendu, il a subi les romans, les allégations, les soupçons qui l'ont concerné pendant un certain temps. C'était pour lui l'occasion d'y mettre un terme », a-t-il fait valoir.

« Aucune perquisition n'a eu lieu aujourd'hui », a aussi affirmé l'avocat.