Le ministre du Travail Eric Woerth, empêtré dans l'affaire Bettencourt, a dit mardi sur TF1 combien c'était "insupportable" pour lui d'entendre "depuis trois semaines, tous les jours des torrents d'insultes, des torrents de haine alors (qu'il) n'a rien à (se) reprocher".

Avec véhémence, Eric Woerth s'est défendu face aux dernières révélations: « Je n'ai jamais reçu le moindre euro illégal. Je n'ai jamais reçu de l'argent de cette manière-là dans la campagne présidentielle. J'ai tenu les comptes de cette campagne. Cette campagne a été vérifiée. Elle est vérifiée par des contrôleurs, par des magistrats. Chaque facture est vérifiée ».

« C'est pour moi insupportable, c'est inacceptable (...) Cela fait trois semaines que tous les jours j'entends des torrents d'insultes, des torrents de haine alors que je n'ai rien à me reprocher ».

Dans un entretien au site Mediapart, l'ex comptable de Liliane Bettencourt a accusé le ministre d'avoir reçu de l'héritière de L'Oréal, en tant que trésorier de l'UMP, 150.000 euros en espèces pour la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en mars 2007. « Je n'ai jamais touché un euro et je suis scandalisé (...) quand j'entends et je regarde ce qui est dit aujourd'hui », a-t-il dit. « Mais cette dame qui m'accuse et accuse le président de la République, je ne la connais pas ».

« Une forme de presse »

Il a démenti que sa femme possède une résidence en Suisse. « Nous avons un appartement de 60 m² à Chamonix. Ce n'est pas la Suisse mais la Haute-Savoie ». « Ce qui est vérifiable, c'est bien cela (...) pour le reste tout est faux, c'est de la calomnie ». « C'est faux, archi-faux », a-t-il insisté.

« Je suis mis au pilori par une forme de presse et par le PS, il n'y a pas de raison de démissionner, je ne démissionnerai pas. Si je démissionne je leur donne raison et à ce moment-là plus personne n'est jamais protégé en France contre n'importe quelle rumeur ou ignominie », a dit M. Woerth. Il a dénoncé « une cabale politique aussi orchestrée par le PS qui sans arrêt souffle du chaud pour essayer de nuire à la vie politique » et vise à « m'affaiblir et a affaiblir le président de la République, au moment ou je mène l'une de réformes les plus importantes, la réforme des retraites ».

« Cela commence à suffire »

Rappelant que sa femme avait attaqué en diffamation à la fois Arnaud Montebourg (député PS), et Eva Joly (eurodéputée Europe Ecologie), il n'a pas exclu d'engager lui-même des poursuites en diffamation, disant vouloir « aller jusqu'au bout » et ne pas avoir peur de la transparence « bien au contraire ». « Je suis un garçon calme mais cela commence à suffire », a-t-il tonné, en évoquant les répercussions de l'affaire sur sa famille. « J'ai une femme, des enfants, des parents (...) tout ça est extrêmement lourd (...) Je ne le souhaite à personne, même pas à mon pire ennemi », a-t-il ajouté.

Le ministre du Travail a assuré qu'il présenterait comme prévu « la réforme des retraites au Conseil des ministres le 13 juillet », puis à l'Assemblée nationale à la rentrée de septembre.