Selon une estimation fournie aujourd’hui par l’Insee, la dette publique de la France a atteint au premier trimestre 2010 1.535,5 milliards d'euros, en hausse de 46,5 milliards par rapport au trimestre précédent. Soit environ 80,3% du produit intérieur brut (PIB).

La limite autorisée par le traité européen de Maastricht est théoriquement de 60% du PIB.

Dans un communiqué, Christine Lagarde, ministre de l’Economie, et François Baroin, ministre du Budget, ont justifié cette augmentation par le coût des politiques publiques de sortie de crise : « Ces mesures de relance ont porté leurs fruits : la croissance du PIB est redevenue positive depuis un an en France, à raison de +0,3% par trimestre en moyenne.»

Même ton rassurant concernant la situation de la dette française sur les marchés. « La France émet de la dette publique dans les meilleures conditions sur les marchés financiers », soulignent les deux patrons de Bercy. « La France appartient à la catégorie des émetteurs les plus sûrs. » Le pays bénéficie toujours de la note maximale « AAA », attribuée par les agences de notation, qui évaluent la solvabilité des entreprises comme des Etats.

Dans ses prévisions transmises en début d'année à Bruxelles, le gouvernement table sur une dette record de 83,2% du produit intérieur brut (PIB) cette année. Elle progresserait jusqu'à 87,1% en 2012 avant de commencer à refluer en 2013 (86,6%).

100 milliards d’économies d’ici 2013

« Les actions entreprises pour réduire le déficit public et les réformes structurelles pour soutenir durablement la croissance permettront de maîtriser l'évolution future du ratio (dette/PIB) » assurent Christine Lagarde et François Baroin dans leur communiqué commun.

La France s'est engagée à ramener son déficit public de 8% du PIB cette année à 6% l'an prochain et 3% en 2013. Pour y parvenir, le gouvernement doit trouver 100 milliards d'euros d'ici 2013, en combinant réduction des dépenses (notamment grâce au non-renouvellement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite) et hausse des recettes (rabot des niches fiscales, entre autres). Il table également sur une croissance de 2,5% l'an prochain, jugée trop optimiste par plusieurs institutions et économistes.