Le président de l'Autorité des marchés financiers (AMF), Jean-Pierre Jouyet, a appelé lundi à une coopération franco-allemande pour être le moteur de la création d'un régulateur des marchés européen, "puissant et doté de réels pouvoirs" afin de protéger les épargnants.

Il a regretté que certaines dispositions prises par la Commission européenne puissent réduire le rôle de cette autorité supranationale, ce qui serait « dommageable ». « Sans cette autorité européenne, il n'y aura pas de régulation efficace et homogène » et les régulateurs nationaux ne seront pas crédibles, a-t-il dit, lors de la présentation du rapport annuel de l'AMF.

« L'objectif est une intégration et une protection harmonisée des épargnants et il serait incompréhensible que cette agence soit en-deçà des recommandations du rapport de Jacques de Larosière », a-t-il dit. Ce rapport, rédigé par l'ex-directeur du FMI, préconise notamment de créer un « comité européen du risque systémique », dirigé par le président de la Banque centrale européenne (BCE), et un système de surveillance financière décentralisé. « Si nous n'avions pas, au minimum, ce qui a été prévu dans le cadre du rapport de Larosière alors là, je vous le dis franchement, nous aurions perdu la bataille en terme de régulation financière et ce serait très grave », a lancé M. Jouyet.

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Parmi les autres chantiers de l'AMF pour l'année 2010, M. Jouyet a cité l'encadrement des marchés de gré à gré et la transparence des ventes à découvert. Quant à savoir s'il faut interdire la vente à nu sur certains produits dérivés comme les Allemands l'ont décidé début juin, il a indiqué que ces mesures n'avaient de sens que si elles étaient adoptées au niveau européen.