La banque Western Union a annoncé mercredi une baisse de ses tarifs pour le transfert de l'argent des migrants lors d'une cérémonie en présence du ministre de l'Immigration Eric Besson dans le quartier de Barbès, à Paris.

« Je me félicite que le principal opérateur des transferts de fonds des migrants, Western Union, ait pris l'engagement d'une baisse très importante de ses tarifs qui entre en vigueur dès aujourd'hui dans toutes les agences de la Banque Postale de France », a déclaré le ministre. « La baisse est de l'ordre de 15% à 20% pour les envois jusqu'à 300 euros et au delà de 1.000 euros; et de l'ordre de 5% pour les envois entre 300 et 1.000 euros ».

M. Besson a testé lui-même le procédé en envoyant sa « cotisation » de 50 euros à l'association des anciens élèves du pensionnat où il était scolarisé au Maroc jusqu'à l'âge de 17 ans.

« Cette nouvelle offre traduit la volonté de Western Union et de la Banque Postale de rendre toujours plus accessible les transferts d'argent depuis la France, et de s'adapter chaque jour aux besoins de leurs clients », a souligné Philippe Bajou de la Banque postale qui a traité en 2009 près de 10,4 millions d'opérations de transfert pour six milliards d'euros.

Futurs transferts par téléphone mobile

M. Besson a lancé le 20 mai un site de comparaison des coûts de transferts de devises par les immigrés, envoidargent.fr, impliquant 12 établissements et couvrant 21 pays, essentiellement en Afrique.

Après avoir observé que la « faible bancarisation » des pays d'origine était un obstacle aux transferts de fonds par les migrants, le ministre a exprimé sa volonté de « mobiliser les nouvelles technologies » pour le contourner. Le taux de bancarisation ne dépasse par les 30% dans certains pays de l'Afrique subsaharienne où le taux de pénétration de la téléphone mobile dépasse en revanche les 80%.

M. Besson a annoncé avoir obtenu, à l'occasion du sommet France-Afrique à Nice, l'accord de Maroc Telecom (détenu majoritairement par Vivendi Universal) pour la mise en oeuvre d'une première solution de transfert par téléphonie mobile entre la France et des pays africains d'ici le 1e juin 2011.

Le transfert de fonds par les migrants est évalué à huit milliards d'euros en France sur un montant global de 300 milliards dans le monde.