Vendredi dernier, l’autorité de régulation des marchés boursiers américains, la SEC, a porté plainte contre la prestigieuse banque d’affaires américaine Goldman Sachs. Les organes de régulation des marchés financiers anglais et allemands ont décidé d’enquêter sur l’affaire.

La SEC, Security and Exchange Commission, régulateur des marchés financiers Américains, accuse Goldman Sachs d’avoir trompé ses clients en leur vendant des titres adossés à des prêts hypothécaires risqués, les fameuses subprimes, à l’origine de la crise financière mondiale.

En réponse, la banque américaine a déclaré vendredi que les accusations de la SEC étaient « complètement infondées » et qu’elle était prête à défendre « vigoureusement la firme et sa réputation ».

Des marchés financiers perturbés

Preuve du poids de Goldman Sachs sur les marchés financiers, l’annonce de la SEC a provoqué, dès vendredi à la fermeture des marchés, la baisse subite de Wall Street et des marchés financiers européens. Lundi, les valeurs bancaires ont fortement baissé à Paris et sur les autres places financières européennes. Aujourd’hui, les marchés financiers sont remontés, retrouvant un peu de confiance.

AMF : pas de preuve « d’agissements frauduleux » en France

L'Autorité des marchés financiers, le gendarme des marchés français, a indiqué hier que « pour le moment, rien ne permet d'indiquer que de possibles agissements frauduleux aient été commis par les entités de Goldman Sachs en France ». Interrogée par l’AFP, l’AMF a indiqué cependant qu’elle « coopérait en cas de besoin avec d’autres autorités des marchés financiers ».

Parallèlement, elle a commencé à procéder à des vérifications pour savoir si des acteurs francais auraient pu être victimes ou participer aux transactions sur les produits financiers utilisés par Goldman Sachs.

La FSA lance une enquête officielle et Bafin examine le dossier

De son côté, la FSA, le gendarme des marchés britanniques, a déclaré être en train « d'étudier les circonstances de cette affaire et s'il y a des implications pour des entités de Goldman Sachs régulées au Royaume-Uni ». Pour cette autorité de régulation, il s’agissait de voir si la potentielle fraude avait pu affecter des entités de la banque américaine implantées au Royaume-Uni. Aujourd’hui, la FSA a même indiqué ouvrir « une enquête officielle ».

En Allemagne, le gouvernement a déclaré samedi qu’il envisageait de poursuivre Goldman Sachs, qui compterait parmi ses clients trompés en 2007, la banque allemande IKB. La Bafin, organe de régulation des marchés financiers Outre-Rhin, va de son côté « faire une requête auprès de la SEC pour obtenir des renseignements », puis « examiner les recours juridiques » possibles.