L'inflation, qui atteint en France en février 1,3% sur un an, n'est pas de retour, a estimé mercredi le gouverneur de la Banque de France Christian Noyer, jugeant que laisser filer les prix comme le suggèrent certains économistes serait "une très mauvaise idée".

"Ce n'est pas du tout le retour de l'inflation", a-t-il affirmé sur la radio BFM.

Après une poussée de l'inflation en 2008 due à une flambée des prix de l'énergie, suivie d'une fort reflux en 2009, "nous sommes en train de revenir sur une situation d'inflation très modérée, ce que nous appelons la stabilité des prix", a-t-il poursuivi.

Selon Christian Noyer, l'inflation devrait être "assez proche de 1%" sur l'ensemble de cette année et autour de 1,5% l'an prochain.

"Nous pensons que l'inflation reviendra dans le moyen terme vers 1,5-2%, (...) en dessous de 2%, exactement dans notre définition de la stabilité des prix", a-t-il insisté.

Le gouverneur de la Banque de France a par ailleurs rejeté la suggestion de certains économistes du Fonds monétaire international (FMI) d'augmenter les objectifs d'inflation pour mieux lutter contre les crises.

"C'est une très mauvaise idée", a-t-il jugé.

"S'il y a plus d'inflation (...) et si tout le monde s'attend à ce qu'il y ait plus d'inflation, immédiatement les investisseurs vont demander à se protéger contre l'inflation, ça veut dire que les taux d'intérêt vont monter beaucoup, beaucoup plus que l'inflation en réalité parce qu'ils vont se prémunir contre le risque que ça aille encore plus loin", a prévenu Christian Noyer.

"Donc, le coût de financement va être plus cher pour les entreprises et les particuliers et ça va casser la croissance (...). Et les consommateurs vont avoir peur de l'inflation et avoir un comportement plus précautionneux", a-t-il ajouté.