Standard & Poor's a placé sous surveillance négative la note souveraine de l'Islande, qui pourrait être abaissée dans un délai d'un mois, a annoncé mercredi l'agence de notation financière.

Standard and Poor's a expliqué avoir pris cette décision après le refus du président islandais Olafur Ragnar Grimsson de promulguer la loi prévoyant un remboursement des clients étrangers de la banque Icesave en faillite.

Fitch, l'une des trois autres grandes agences de notation, est allée plus loin mardi en annonçant avoir d'ores et déjà abaissé sa note de BBB- à BB+, rétrogradant ainsi l'Islande en terrain spéculatif. S and P's a de son côté maintenu sa notation dans la catégorie BBB dite d'investissement, mais a clairement laissé entendre que cette note pourrait être revue à la baisse, "d'un ou deux points" d'ici un mois.

"Cette mise sous surveillance négative indique la forte probabilité d'un abaissement (de la note) si l'incertitude politique augmente (...)", indique Standard and Poor's dans un communiqué reçu à Paris.

Le président islandais a choisi mardi, sous la pression populaire, de soumettre à référendum la loi Icesave sur le remboursement des clients étrangers de la banque éponyme en faillite, une décision qui a immédiatement débouché sur une crise politique dans l'île.

"Nous exprimons notre déception après la décision de notre président. Elle pourrait avoir d'importantes conséquences sur un plan économique avec le FMI" (Fonds monétaire international), avait ainsi réagi le Premier ministre social-démocrate Johanna Sigurdardottir.

La loi Icesave, votée à une très courte majorité par le Parlement au cours de la nuit du 30 au 31 décembre, est destinée à rembourser près de 4 milliards d'euros avancés par le Royaume-Uni et les Pays-Bas pour indemniser plus de 300.000 de leurs concitoyens lésés par la faillite de la banque Icesave.