Le quotidien Les Echos révèle dans son édition du jour que la taxe exceptionnelle sur les bonus 2009, présentée hier par la ministre de l'Economie Christine Lagarde, se substituera en fait à un prélèvement déjà prévu et annoncé le 23 octobre dernier.

Hier, Christine Lagarde, la ministre de l'économie, a présenté en Conseil des ministres son projet de « supertaxe » sur les bonus bancaires 2009. Sans surprise, le dispositif sera calqué sur celui proposé la semaine dernière par le gouvernement britannique : une taxe exceptionnelle de 50% sur les bonus 2009 de plus de 27.500 euros.

Les détails de la mesure seront discutés dans le cadre du collectif budgétaire de janvier consacré au grand emprunt. Il s'agira alors de décider de la façon d'articuler cette supertaxe avec la taxe sur les salaires déjà existante, et également de chiffrer le produit attendu pour le budget de l'Etat.

200 à 300 millions d'euros

Du côté de Londres, la somme de 619 millions d'euros (550 millions d'euros) a d'ores et déjà été annoncée. Si l'on compare le poids relatif de la place financière de Paris par rapport à la City, Bercy serait en droit d'attendre la moitié de cette somme.

Quoi qu'il en soit, le quotidien Les Echos révèle aujourd'hui que la supertaxe sur les bonus sera « moins douloureuse que prévu » pour les banques, puisqu'elle va venir se substituer à un prélèvement déjà connu de longue date.

Le 23 octobre dernier, Christine Lagarde avait en effet annoncé son intention, dans le cadre des nouvelles mesures de régulation du secteur financier, d'imposer aux banques le financement d'une extension du fonds de garantie des dépôts de leurs clients, à hauteur de 200 à 300 millions d'euros. Restait à savoir par quel biais cette somme serait prélevée. On sait désormais que cela sera grâce à la supertaxe sur les bonus.

Les banques françaises ont par ailleurs rappelé hier, par la voix de la Fédération bancaire française (FBF), leur hostilité à l'égard de cette taxe, demandant « instamment à l'Etat de veiller à ce qu'(elles) ne soient pas handicapées par rapport à leurs homologues ».