Les entreprises de plus de 1 000 salariés doivent publier leur index d’égalité femmes-hommes afin de lutter contre les inégalités professionnelles. Les banques sont-elles de bons élèves ?

C’est désormais une obligation. Depuis le vendredi 1er mars 2019, les entreprises de plus de 1 000 salariés doivent publier leur index d’égalité femmes-hommes afin de lutter contre les inégalités professionnelles. Cet outil sur 100 points est calculé en fonction de plusieurs critères :

  • l’écart de rémunération femmes-hommes (noté sur 40 points) ;
  • l’écart de répartition des augmentations individuelles (20 points) ;
  • l’écart de répartition des promotions (15 points) ;
  • le pourcentage de salariées augmentées à leur retour de congé maternité (15 points) ;
  • le nombre de personnes du sexe sous-représenté parmi les 10 plus hautes rémunérations (10 points)

Si l’index passe sous la barre des 75 points, l’employeur aura trois ans pour améliorer la situation, sinon il risque de devoir payer une amende pouvant représenter jusqu’à 1% de sa masse salariale. Invitée de RTL ce matin, la ministre du Travail, révélait que sur les 1 400 entreprises concernées, un peu plus de 800 ont déjà publié leurs résultats, dont 120 sont en-dessous de la moyenne. « C'est alerte rouge… Ça veut dire qu'il y a vraiment des problèmes sérieux d'égalité dans ces entreprises », a expliqué Muriel Pénicaud.

Situation très contrastée selon les banques et leurs filiales

Alors, qu'en est-il des banques ? Sont-elles exemplaires, alors qu’en moyenne, à poste et âge égal, une femme est payée, en France, 9% de moins qu’un homme ? La situation est très contrastée, selon les institutions, leurs filiales ou caisses régionales, a constaté cBanque en faisant un tour, non-exhaustif, des différents établissements.

Dans le haut du tableau, on retrouve par exemple la Caisse d’Epargne Grand-Est Europe (94 points) ou encore la Caisse d’Epargne des Hauts de France (93 points).

Un peu en-dessous, citons HSBC avec 87 points. Idem pour BNP Paribas SA, dont la filiale spécialisée en assurance emprunteur, Cardif, recueille 92 points.

La Société Générale récolte, elle, 85 points tout en prenant soin de préciser que l’établissement a obtenu le titre de première banque française du classement international de l’ONG Equileap sur l’égalité homme-femme. La banque rouge et noire obtient un point de plus que Crédit Agricole SA (84 points). Si le Crédit Agricole d'Ile-de-France récolte 89 points, sa collègue du Val de France n'a que 67 points.

C'est très variable aussi chez Banque Populaire avec une note de 85 points pour la BP Méditerranée, mais seulement 73 points pour la BP Val de France, en-deça de la barre des 75 points. « Sans tarder, de nouvelles actions sont d’ores et déjà lancées afin de dépasser le seuil des 75 points dès 2020 et tendre vers les 100 points !​ », précise la banque. Parmi les autres institutions bancaires, signalons la mention « passable » accordée à Arkea avec 77 points ou encore les 86 points du Crédit Mutuel Océan.

C’est du côté des assureurs que l’on retrouve les meilleurs élèves parmi les grandes entreprises, à l’exception de Sodexo Hygiène et Propreté qui a obtenu 100 points ! Ainsi, la Maif, comme CNP Assurances, ont récolté 99 points. Axa est à 92 points et la Macif à 89 points.

Un index décrié

Selon le ministère du Travail, ce nouvel index couvrira plus de 80% des salariés. Les entreprises de moins de 1 000 salariés bénéficient d'un délai supplémentaire pour calculer leur note. Celles de 250 salariés et plus ont jusqu'au 1er septembre 2019 et les entreprises entre 50 et 250 salariés jusqu'au 1er mars 2020 pour la publier.

Mais cet index est loin de faire l’unanimité. « Il suffit d’avoir 75/100 pour ne pas être sanctionné. Or, Le barème retenu est très progressif et les 5 critères se compensent. Il sera donc possible de ne pas être sanctionné tout en ayant un écart de rémunération de 15% ! », dénonce ainsi la CGT.