La Caisse d’Épargne a été déboutée, la semaine dernière, de son action en diffamation contre l’un de ses anciens salariés qui dénonce sur internet les promesses non tenues du fond commun de placement Doubl’ô. Une assignation jugée irrecevable pour le tribunal des référés.

Entre 2001 et 2002, des épargnants ont souscrit au fond commun de placement (FCP) « Doubl’ô » de la Caisse d’Épargne. Le prospectus publicitaire annonçait le doublement de capital investi en six ans, « en toute sécurité ». Fin 2007, ils n’ont récupéré que le capital de départ, minoré des frais.

A la tête d’un collectif d’épargnants

Noël Hongre, ancien salarié de l’Écureuil, a pris la tête du « Collectif Lagardère contre les abus bancaires », qui se compose d’épargnants s’estimant lésés par le FCP Doubl’ô.

Les propos qu’il a tenus sur le site internet du collectif, http://doublo.monde.free.fr, sont « excessifs, vexatoires et injurieux » selon la Caisse Nationale des Caisse d’épargne qui a alors entamé une action en diffamation contre M. Hongre.

Une assignation « confuse » et imprécise »

Philippe Jean-Draeher, le juge des référés du Tribunal de grande instance de Paris, a débouté mercredi 21 janvier la banque mutualiste de son assignation qu’il a considérée comme « nulle » car trop « confuse » et « imprécise ».

Le collectif présente la Caisse d’Épargne comme « l’auteur d’une vaste escroquerie », qui avec Doubl’ô a mis en place « une vaste machination » dont le but était « d’appâter le client par tous les moyens, y compris les plus déloyaux. »

La Caisse d’Épargne précise qu’« à aucun moment le doublement du capital, qui pouvait être réalisé uniquement si aucune valeur du panier ne baissait de plus de 40% pendant la durée du placement, n’a été promis aux souscripteurs. »

Deux enquêtes en cours

Deux enquêtes sont actuellement en cours pour répondre aux accusations des épargnants. En octobre 2008, une plainte a été déposée devant le parquet de Paris par Maître Daniel Richard, avocat de Noël Hongre, à l’égard de la Caisse d’Épargne pour « publicité mensongère et escroquerie ». Une autre enquête a été ouverte dans le même temps par l’Autorité des marchés financiers (AMF).