L'OCDE a appelé jeudi la France à mettre au point une « stratégie de long terme » de réduction de la dépense publique, recommandant d'abaisser la masse salariale de la fonction publique, les retraites ou encore l'aide au logement.

« L'élaboration d'une stratégie à long terme pour réduire les dépenses publiques par rapport au PIB contribuerait à réduire les impôts élevés qui entravent le développement économique et la croissance de l'emploi », assure l'institution dans son étude économique consacrée à la France, présentée à Bercy par son secrétaire général Angel Gurria au ministre de l'Economie, Bruno Le Maire.

Après avoir rappelé que la dépense publique de la France, qui atteint 54% de son PIB, était la plus élevée des pays de l'OCDE, l'organisation donne quelques pistes au gouvernement pour la réduire et pour « dégager une marge permettant de baisser et de simplifier les impôts », convaincue que la fiscalité actuelle est « importante » et qu'elle « limite la capacité des entreprises à investir et à créer des emplois ».

Réduire les dépenses de retraites, d'aide au logement...

Cette stratégie de long terme « devrait inclure la réduction des dépenses de retraite par rapport au PIB », souligne l'OCDE qui constate que « l'âge effectif de départ à la retraite (est) toujours bas, même si les réformes récentes contribuent à le relever progressivement ».

L'institution suggère aussi « d'abaisser l'importante masse salariale de la fonction publique », qui est « nettement supérieure à la moyenne de l'OCDE », et de « s'attaquer à l'inefficacité des dépenses publiques », notamment en poursuivant « la rationalisation des collectivités territoriales qui permettrait de réaliser des économies substantielles ».

Par ailleurs, en pleine polémique sur la baisse des APL de 5 euros, l'organisation constate que « les politiques publiques d'aide au logement sont un autre domaine où la dépense publique élevée ne procure que relativement peu d'avantages ».

Le gouvernement d'Edouard Philippe s'est engagé à faire passer le déficit public français sous la barre des 3% cette année et prévoit de le réduire à 2,7% en 2018.

Des inégalités « relativement modestes » en France

L'OCDE, qui reconnaît que « la pauvreté et les inégalités restent relativement modestes en France grâce à une très bonne couverture sociale et au salaire minimum », pointe aussi du doigt le code du travail qui « ne laisse pas assez d'espace aux négociations pour ajuster les salaires et les conditions de travail ».

L'institution basée à Paris table sur une croissance de 1,6% pour cette année et la prochaine, après avoir abaissé sa prévision à 1,3% en juin, à contre-courant des autres institutions qui l'avaient revue à la hausse après la victoire d'Emmanuel Macron en mai à la présidentielle.

Dans un autre rapport présenté en juillet, l'OCDE estimait que la France était certes le pays qui dépensait le plus, mais elle bénéficiait aussi de taux de satisfaction élevés à l'égard des services publics, notamment les plus coûteux comme la santé ou l'éducation.