Emmanuel Macron dessine une vaste réforme de la SNCF, dans un entretien publié par l'opérateur ferroviaire, réitérant son souhait de supprimer rapidement les régimes spéciaux de retraite et affichant la volonté de diversifier l'activité du groupe.

« Nous demandons à SNCF d'aller plus loin sur les réformes, le statut, la mobilité, le régime de retraite », a déclaré le président de la République dans un entretien publié en juillet par le magazine interne du groupe, consulté par l'AFP et relayé mercredi par Le Monde. A court terme, Emmanuel Macron, qui propose en échange que l'Etat reprenne la dette de la SNCF et accentue les investissements publics vers l'entretien des lignes, met l'accent sur la suppression à partir de l'an prochain des régimes spéciaux de retraite, auxquels sont notamment soumis les cheminots.

La réforme de ce régime est un sujet très sensible pour le personnel de la SNCF. « Ce qui a été acquis dans les régimes passés reste acquis et vous cotisez à un nouveau régime. Je pense que c'est très important, parce que cela va redonner de la confiance dans le système », a déclaré le président, évoquant un « top départ » de la réforme à la mi-2018 ou début 2019 et précisant ainsi l'une de ses promesses de campagne. Cet entretien ressurgit à un moment crucial pour la SNCF, qui sort d'un été marqué par une panne massive à la gare Montparnasse, au moment où est présenté au Sénat un projet de loi relatif à l'ouverture à la concurrence du transport ferroviaire de voyageurs.

Des « assises de la mobilité »

Emmanuel Macron a aussi annoncé mardi le lancement ce mois-ci d'« assises de la mobilité », projet conjoint du ministère des Transports et de celui de la Transition écologique et solidaire auquel il est rattaché. A ce titre, le chef d'Etat marque son souhait de transformer à plus long terme la SNCF en « entreprise d'agrégation de mobilités », autrement dit en l'ouvrant à d'autres domaines de transports que le chemin de fer.

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« Beaucoup ont encore le sentiment, parce que c'est notre imaginaire collectif, que la fierté de SNCF, c'est d'avoir de beaux trains, de belles gares et des infrastructures », a-t-il jugé. « Ce n'est pas vrai. Ce sont les voyageurs, les chargeurs et les données les concernant qui ont de la valeur dans cette entreprise. »