Le ministre des Comptes publics Gérald Darmanin a assuré lundi ne pas se voir comme un « bûcheron », malgré la baisse drastique et inédite des dépenses publiques prévue dans le cadre du budget 2018, qui sera présenté fin septembre au parlement.

« Je ne me sens pas le bûcheron qui taille », a déclaré Gérald Darmanin sur Europe 1, disant vouloir « faire ce que depuis 30 ans les gouvernements n'ont pas réussi à faire, c'est-à-dire à la fois protéger les plus faibles et être responsable budgétairement ». « Quand on n'est pas responsable budgétairement, ça ne peut pas durer longtemps », a ajouté le ministre, rejetant les accusations selon lesquelles la politique du gouvernement serait défavorable aux populations les moins aisées.

« Nous allons augmenter le pouvoir d'achat de ceux qui travaillent »

« Le budget que nous allons présenter, c'est un budget de transformation pour le pays, et en même temps, un budget qui va protéger les classes populaires. Nous allons augmenter le pouvoir d'achat de ceux qui travaillent », a-t-il détaillé. « Nous allons supprimer des impôts, comme la taxe d'habitation, nous allons protéger les plus faibles, avec l'augmentation de l'allocation adulte handicapé, avec l'augmentation du minimum vieillesse », a-t-il poursuivi.

Le gouvernement a annoncé début juillet une baisse drastique de la dépense publique en 2018, de l'ordre de 20 milliards d'euros, pour financer ses promesses de baisses d'impôts tout en ramenant le déficit public à 2,7% du produit intérieur brut (PIB).

Il annonce « une réforme profonde de la politique du logement »

Cela se fera notamment par une « réforme profonde de la politique du logement » et un « réforme profonde de la politique du travail », a expliqué Gérald Darmanin, critiqué ces dernières semaines après l'annonce d'une baisse de 5 euros des aides au logement par mois et par foyer à partir d'octobre. « Aujourd'hui, il y a des économies d'échelle à faire, mieux travailler avec les collectivités locales, mieux organiser les services de l'Etat », a-t-il ajouté.

Outre les 20 milliards d'euros d'économie, le gouvernement a annoncé pour 2018 près de 11 milliards d'euros de baisses d'impôts. Selon l'Observatoire français de la conjoncture économique (OFCE), ce sont néanmoins les 10% des contribuables les plus aisés qui gagneront le plus à cette refonte de la fiscalité, captant 46% des gains des mesures prévues par le gouvernement.