Investir sur les actions n’est pas un placement risqué, à condition de parier sur le long terme : tel est le message que veut faire passer l’AMF en dévoilant le rendement moyen des placements boursiers conservés pendant un minimum de 20 ans.

« L’épargne est abondante mais insuffisamment orientée vers les placements en actions. » Ce constat, c’est l’Autorité des marchés financiers (AMF) qui le dresse dans un rapport publié courant juillet (1). « Pour préparer leur retraite, les épargnants préfèrent l’immobilier et l’assurance-vie sans risque », déplore ainsi l’autorité. Malgré un léger rebond du taux de détention d’actions début 2017 : un peu moins de 8% des Français détiennent des actions en direct selon un sondage Kantar TNS pour l’AMF.

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Principale cause du faible attrait des Français pour la bourse : l’aversion au risque. Ainsi 67% des Français veulent « placer toutes [leurs] économies sur des placements sûrs » selon l’étude Pater 2014, citée par l'AMF dans son rapport.

Actions conservées 20 ans : un rendement annuel de 5,3%

L’AMF a donc cherché à prouver que l’investissement en actions n’est pas si risqué. La solution : le long terme. L’autorité a ainsi établi le rendement moyen d’un « placement régulier diversifié en actions internationales : « Sur les 29 dernières années, période incluant notamment deux crises boursières et financières, il est remarquable de noter qu’en moyenne les placements en actions sur 20 ans ont toujours procuré un rendement nominal positif. »

Au global, l’AMF estime à 5,3% le « rendement annualisé moyen » de « placements diversifiés en actions » conservés pendant un minimum de 20 ans, les investissements initiaux ayant ainsi été réalisés entre 1988 et 1997. Plus précisément, pour établir cette moyenne, l’AMF a simulé un même placement en actions internationales (françaises, anglaises, allemandes, américaines et japonaises), effectué chaque mois sur une période allant de janvier 1988 à janvier 1997. Au bout de 20 ans, les placements réalisés en 1989 ont été les moins rentables (2%). A contrario, ceux réalisés lors des années 1988 et 1995 ont rapporté plus de 7% par an au bout de 20 ans.

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Aucune perte, donc, dans le cadre de cette simulation : en diversifiant l’investissement en actions et en conservant les actifs pendant 20 ans, les investisseurs auraient dans tous les cas gagné de l’argent selon l’AMF, quelle que soit l'année d'investissement.

Une estimation imparfaite

Institution mettant elle-même en garde contre les simulations de rendement futur, l’AMF nuance logiquement l’interprétation pouvant être faite de son estimation. D’une part, le rendement annualisé moyen de 5,3% s’entend hors frais et fiscalité, D'autre part, il porte sur une période spécifique, jugée « relativement courte au regard de la durée des placements simulés (20 ans) » : « Elle conduit à une surreprésentation de la période 1997-2008. » Et cette simulation reste théorique : « Il n’est pas aisé de reproduire un tel placement », souligne l’Autorité des marchés financiers. Cette simulation doit ainsi avant tout être vue comme la démonstration de ce que peut rapporter un investissement en actions sur le long terme.

(1) « Stimuler l’investissement de long terme en actions », publications « Risques & tendances » de l’AMF.