Après l'annonce de la baisse, en deux temps, des cotisations salariales, promise par Emmanuel Macron, la presse souligne la difficulté « de tout faire en même temps ».

Une première baisse interviendra bien dès le 1er janvier, tandis qu'une seconde aura lieu à l'automne 2018 par contre la hausse de 1,7 point de la CSG destinée à compenser la baisse de cotisations sociales aura lieu comme prévu dès le 1er janvier 2018.

« Difficile de tout faire en même temps », note Guillaume Guichard du Figaro qui reconnaît que l'exécutif est « obligé de différer ses promesses pour boucler son budget 2018 » Dans Le Journal de la Haute-Marne, Patrice Chabanet ironise : « Emmanuel Macron vient de déroger à sa fameuse règle du en même temps, ».

De son côté Libération dénonce « l'astuce de Bercy pour faire des économies » et sous la plume de Lilian Alemagna estime que la réforme « en deux temps » sera « difficile à défendre au moment où les très grandes fortunes seront protégées de cette hausse de CSG (...) et ce, dès 2018. » De son côté, Guillaume Goubert dans La Croix avoue que « cela ne va pas contribuer à rendre plus populaire cette modification des prélèvements obligatoires ».

« Tour de passe-passe »

« L'été fiscal n'est décidément pas de tout repos pour le gouvernement », renchérit Renaud Honoré dans Les Echos qui pense que « ce tour de passe-passe du gouvernement » n'a « pas de quoi arranger la réputation d'une réforme guère populaire dans l'opinion ».

Toujours dans Les Echos, Jean-Francis Pécresse relativise et trouve qu'il « faut se réjouir » que le chef de l'Etat ait « la sagesse de calibrer sa promesse de gain de pouvoir à l'aune de nos engagements budgétaires. » Dans L'Opinion, Nicolas Beytout regrette qu'une « fois de plus, un Président élu reporte une partie de ses promesses de campagne » et juge qu'il « prend le risque d'entamer son capital confiance et de nourrir la suspicion des Français à l'égard de la parole politique ».

« Certains des engagements de sa campagne sont gravés dans le titane et résistent à toute corrosion », ironise Patrick Apel-Muller de L'Humanité qui liste les promesses aux sociétés et aux plus riches. Par contre l'éditorialiste du quotidien communiste déplore que « de l'alchimie qui devait transmuter la suppression des cotisations sociales et une hausse de la CSG en gains de pouvoir d'achat ne reste que le plomb des espérances trompées. »

Pour Denis Daumin de La Nouvelle république du Centre Ouest, tout cela n'est que « de la prestidigitation comptable, une illusion d'optique, un numéro de voltige parfaitement répété et rodé où le temps brièvement suspendu vaut son pesant de deniers », et de conclure : « à la fin il y aura toujours quelqu'un pour payer. Vous, par exemple. »