Le Premier ministre Edouard Philippe a annoncé une baisse de la pression fiscale de l'ordre 11 milliards d'euros en 2018, censée provoquer « un effet de souffle fiscal » pour l'activité en France, dans un entretien aux Echos à paraître mercredi.

« La pression fiscale sera réduite de près de 0,6 point de PIB, soit un montant proche de 11 milliards » en 2018, annonce le chef du gouvernement dans cet entretien publié sur le site internet des Echos à la veille du début du débat d'orientation budgétaire avec les parlementaires. « C'est un effort considérable », qui représente « plus de la moitié » des baisses d'impôts promises par l'exécutif sur l'ensemble du quinquennat, ajoute le premier ministre. Samedi, Edouard Philippe avait indiqué que les prélèvements baisseraient de quelque 7 milliards d'euros l'an prochain.

Détaillant son projet, le Premier ministre indique qu'une première étape de la réforme de la taxe d'habitation serait bel et bien mise en œuvre en 2018, avec une première baisse d'impôts évaluée à trois milliards d'euros. Emmanuel Macron avait promis pendant la campagne une exonération pour 80% des ménages, avec une mise en œuvre étalée sur trois ans.

La « flat tax » également dès 2018

La réforme de l'impôt sur la fortune (ISF) sera pour sa part « appliquée intégralement en 2018 », ce qui coûtera aussi 3 milliards d'euros. Alors qu'il avait été question de reporter cette réforme, le gouvernement est revenu sur sa décision face à l'émoi que cela avait provoqué dans les milieux d'affaires. Le prélèvement forfaitaire unique de 30% sur les revenus de l'épargne, autre promesse d'Emmanuel Macron, sera également mis en œuvre dès 2018. Ce dispositif, qualifié de « flat tax », représentera une baisse d'impôt « d'environ 1,5 milliard d'euros ».

Edouard Philippe a assuré par ailleurs que les mesures fiscales prises à la fin du quinquennat Hollande seraient bel et bien appliquées. Il a aussi répété que le taux de l'impôt sur les sociétés baisserait à 25% d'ici la fin du quinquennat, contre 33% actuellement.

Même s'il compte sur ces mesures pour faire redécoller la croissance, Edouard Philippe se dit « prudent » sur les prévisions macroéconomiques et indique tabler sur une hausse du produit intérieur brut (PIB) de 1,6% en 2017, puis de 1,7% en 2018. Concernant le déficit public, le gouvernement a inscrit dans son document d'orientation budgétaire une prévision de 2,7% du PIB en 2018. « Mais je ne suis pas un fétichiste du chiffre », s'empresse d'ajouter le Premier ministre. « Mon objectif politique est d'être en dessous de 3%, grâce au retour de la confiance ».

« La stratégie que nous menons vise également à ramener à un niveau moins insoutenable l'endettement public », indique-t-il par ailleurs, disant viser un recul de ce dernier de cinq points de PIB d'ici 2022.