La Banque de France a légèrement relevé mardi sa prévision de croissance pour la France au deuxième trimestre à 0,25%, contre 0,2% précédemment, l'économie parvenant à résister aux chocs de la guerre en Ukraine et du Covid en Chine.

« Après le repli du premier trimestre (-0,2%, ndlr), l'activité du deuxième trimestre ferait preuve de résilience, c'est-à-dire que clairement on n'aurait pas de récession dans l'économie française », a affirmé Olivier Garnier, directeur général des statistiques et des études de la banque centrale française en présentant son enquête mensuelle de conjoncture. « En avril, (...) on avait un début d'amélioration et la bonne nouvelle c'est que pour le mois de mai, l'enquête tend à montrer qu'il y a une amélioration assez nette dans l'ensemble des grands secteurs c'est-à-dire l'industrie, le bâtiment et les services », a détaillé M. Garnier. « Cette amélioration se poursuivrait en juin même si ce serait un peu plus modéré », avec notamment un léger repli dans le bâtiment, a-t-il ajouté.

Selon les retours des 8.500 entreprises interrogées par la Banque de France, les capacités de production dans l'industrie étaient ainsi utilisées en mai à 79%, se situant désormais au dessus de la moyenne des 15 dernières années dans la quasi totalité des secteurs.

Dans les services, les secteurs pénalisés par l'épidémie de Covid-19 continuent eux de tirer l'activité, en particulier l'hôtellerie-restauration avec le retour des touristes étrangers en France. Les difficultés d'approvisionnement dans l'industrie et le bâtiment nées de la reprise post-Covid et de la hausse des prix des matières premières restent toutefois élevées, mais se tassent.

En parallèle, moins d'entreprises envisagent d'augmenter leurs prix de vente en juin par rapport au mois précédent, du fait « d'une augmentation moins forte des prix des matières premières », souligne la Banque de France.

Elles sont 35% dans l'industrie (après 42% en mai), 24% dans les services (après 25%) et 53% dans le bâtiment (après 58%). En revanche, les difficultés de recrutement se sont encore accrues en mai, sans doute en lien avec la reprise de l'activité, selon Olivier Garnier.

La Banque de France actualisera mardi prochain sa prévision de croissance pour 2022, ainsi qu'à horizon 2024. Dans son précédent scénario, datant de mi-mars, elle tablait sur une croissance comprise entre 2,8 et 3,4% cette année en fonction de l'évolution des prix du pétrole.