Le Premier ministre Edouard Philippe annoncera « dans les tout prochains jours » des mesures « pour améliorer l'attractivité de la place de Paris », a-t-il confirmé mardi.

« Les entreprises doivent retrouver l'envie de s'installer et de se développer sur notre sol plutôt qu'ailleurs. J'annoncerai dans les tout prochains jours avec la maire de Paris et la présidente de la région Ile-de-France des mesures fortes pour améliorer l'attractivité de la place de Paris », a-t-il détaillé lors de sa déclaration de politique générale à l'Assemblée.

Paris ambitieuse mais en retard

Paris, qui ambitionne de devenir un grand centre financier en récupérant les activités londoniennes des banques après le Brexit, accuse actuellement un retard sur ses concurrents européens. JPMorgan Chase, qui emploie 16.000 personnes au Royaume-Uni et prévoit d'en transférer 4.000 vers l'UE, a ainsi choisi Dublin, Francfort et Luxembourg.

Pour les attirer, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire est allé la semaine dernière à New York pour rencontrer le gotha de Wall Street. Il a notamment promis de créer une juridiction à Paris en langue anglaise pour régler les litiges relatifs aux contrats financiers, une fois que le Royaume-Uni aura quitté l'Union européenne. La plupart des grands contrats financiers internationaux sont en effet rédigés en anglais et font référence au droit britannique. Paris aurait ainsi un atout supplémentaire, particulièrement par rapport à Francfort ou Luxembourg.

« La finance n'est pas l'ennemi »

Bruno Le Maire a aussi remis une lettre personnelle du président français à ses interlocuteurs pour leur faire part des mesures d'attractivité que le M. Philippe doit annoncer à la mi-juillet, selon une source proche du dossier.

« La finance n'est pas l'ennemi. C'est le chômage l'ennemi », avait martelé le ministre, en allusion aux déclarations de François Hollande en 2012. « Faire venir les grandes banques américaines à Paris plutôt qu'elles s'installent à Londres, à Dublin, à Francfort, c'est créer des emplois », avait-il ajouté.

Autres mesures pouvant séduire les banques américaines, le taux d'imposition sur les sociétés qui doit revenir à 25% à la fin du quinquennat, contre 33,3% actuellement, et la réforme du doit du travail.