Pour la première fois, le niveau de vie moyen des retraités comparé à celui du reste de la population baisserait aux alentours de 2020, selon le rapport du Conseil d'orientation des retraites (COR) approuvé mardi.

En 2016, le niveau de vie moyen des retraités est légèrement supérieur à celui de l'ensemble de la population, le ratio entre les deux étant de 106,1%. Ce niveau de vie relatif, qui a beaucoup augmenté dans les années 1970-1990 avant de stagner, pourrait diminuer pour la première fois vers 2020 et même passer en dessous du reste de la population aux alentours de 2035 à comportement constant.

« Le décrochage de la pension moyenne par rapport au revenu d'activité moyen, ne veut pas dire que les retraités de demain seront moins riches qu'aujourd'hui », a nuancé lors d'une conférence de presse, le président du COR Pierre-Louis Bras. « En 2070, selon les différents scénarii (de croissance) la pension nette moyenne serait supérieure de 42% à 67% en tout état de cause » par rapport à aujourd'hui, explique-t-il.

Pas d'équilibre financier à court terme pour le système de retraite

Selon les dernières prévisions du COR, divulguées lundi, le système de retraite, tous régimes confondus, ne devrait finalement pas retrouver l'équilibre financier avant le début des années 2040. Le « solde financier du système de retraite » (régimes de base et complémentaires, Fonds de solidarité vieillesse inclus) devrait s'établir à -0,4% du PIB à l'horizon 2021. Une mauvaise surprise comparée aux prévisions publiées en 2016 - qui tablaient sur un déficit deux fois moindre (-0,2% du PIB) à l'horizon 2020. « Il n'y a pas de tremblement de terre depuis les dernières prévisions », a assuré Pierre-Louis Bras.

Le COR a ajusté ses prévisions avec les nouvelles données démographiques de l'Insee qui table sur un abaissement du solde migratoire annuel et l'allongement de l'espérance de vie des hommes. Selon l'Insee, le solde devrait s'établir à +70.000 personnes par an contre +100.000 envisagé dans ses dernières projections datant de 2011. Cette dégradation est également imputable à la révision à la baisse des hypothèses de croissance du PIB (passées pour 2020 de 1,9% l'année dernière à 1,7%).