L'ONG Les Amis de la Terre a interpellé mardi BNP Paribas lors de son assemblée générale, lui demandant de ne pas être « complice » de la politique « anti-climat » et « pro-fossile » du président américain Donald Trump. L'ONG a ensuite fait de même auprès de la Société Générale.
« On est dans un contexte extrêmement inquiétant au niveau international avec une administration des Etats-Unis, Donald Trump, qui menacent de sortir de l'accord de Paris et démantèlent systématiquement l'intégralité des réglementations adoptées en matière environnementale et climatique », a dit une représentante de l'ONG. « Dans ce contexte-là, on vous demande de ne pas être complice de cette politique anti-climat et pro-fossile », a-t-elle poursuivi.
« Dakota Access Pipeline »
Plus concrètement, l'ONG a demandé à BNP Paribas de s'engager à « ne pas financer les projets d'oléoducs et de terminaux prévus sur le sol américain » ainsi qu'à « respecter les droits des populations autochtones » dans les projets financés, faisant en particulier référence au projet Dakota Access Pipeline.
Etendu sur quatre Etats du nord américain et près de 1.900 kilomètres, cet oléoduc vise à transporter l'or noir du Dakota du Nord, un des principaux pôles de production de gaz et de pétrole de schiste aux Etats-Unis, vers un centre de distribution dans l'Illinois.
Le projet a soulevé un vaste mouvement de protestation porté par la tribu sioux de Standing Rock qui assure que l'oléoduc traverse des terres sacrées et risque de polluer un lac qui est sa principale source d'approvisionnement en eau.
Une grille de critères en cours d'élaboration
La banque « a décidé de sortir » du financement du projet Dakota Access Pipeline, a rappelé le directeur général de BNP Paribas, Jean-Laurent Bonnafé, la cession de sa participation ayant été annoncée en avril. Plus généralement, BNP Paribas est en train d'élaborer une grille de critères pour le financement des projets d'énergie fossile, a-t-il souligné.
« Ces projets, nous sommes en train de les regarder, on est en train de les évaluer » et « d'ici la fin de l'année, nous aurons des procédures », a-t-il dit. « Nous n'avons pas d'intérêt à accompagner des investissements qui, du point de vue du climat, ne sont pas convenables », a-t-il assuré.
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