Bercy a dévoilé l’intégralité des statistiques déclaratives de la campagne d’impôt sur le revenu de l'année dernière, qui portait sur les revenus de l’année 2015. Principal enseignement, côté épargne : l'érosion des placements à revenu fixe, parmi lesquels les livrets bancaires.

Livrets bancaires : baisse significative des intérêts

Un peu plus de 7 milliard d’euros : voilà le montant des « intérêts et autres produits de placement à revenu fixe » déclaré pour l’année 2015 par l’ensemble des contribuables. Dans cette catégorie : les intérêts des livrets d’épargne soumis à l’impôt (hors Livret A, LEP, etc.), ceux tirés des PEL de plus de 12 ans ou encore, cette année-là, les intérêts tirés de prêts participatifs. 7 milliards, c’est un « score » nettement réduit par rapport à l’année 2014 (7,84 milliards d’euros). Encore plus révélateur de la baisse d’attrait de ce type de placement entre 2014 et 2015 : « seulement » 10,8 millions de foyers fiscaux ont perçu des intérêts en 2015, contre 12,3 millions en 2014. L’illustration d’un placement en perte de vitesse, la faute à l’érosion des taux d’intérêt.

Deux autres lignes de la déclaration livrent des indications sur cette famille de placement. Tout d’abord la case dédiée à l’option d’imposition à 24% : le nombre de contribuables en ayant profité reste stable (21 000 environ) mais le montant des intérêts déclarés chute assez nettement, de 14 à 12 millions d’euros. Par ailleurs, la case « 2CK » agrège elle l’ensemble des acomptes prélevés par le fisc à la source, aussi bien pour les dividendes que les intérêts des livrets. Pour un constat similaire : toujours autant de foyers concernés, mais pour des montants moindres.

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Assurance-vie : des rachats sur la pente ascendante

Difficile de tirer des conclusions aussi nettes pour l’assurance-vie. Pour une raison simple : seul le gain constaté lors d’un retrait est imposable, et non les intérêts annuels comme pour les livrets bancaires. La lecture des statistiques détaillées pointe tout de même des rachats en légère augmentation en 2015 : plus de 3 millions de foyers ont déclaré des rachats, partiels ou totaux, pour plus de 6 milliards d’euros retirés.

Principal enseignement : en 2014 comme en 2015, les contribuables ont logiquement privilégié les rachats sur un contrat ayant atteint son antériorité fiscale, donc détenu depuis plus de 8 ans. Plus d’un milliard d’euros a ainsi été racheté sur des « jeunes » contrats en 2015, pour près de 5 milliards sur des assurances-vie de plus de 8 ans.

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Perp et épargne-retraite : stabilité des versements

Les statistiques détaillées livrées par Bercy permettent aussi de connaître les montants que les contribuables ont versés sur les Perp et autres produits d’épargne-retraite afin de les déduire de leur revenu imposable. Résultat : 2,7 milliards d’euros de cotisations Perp, Préfon, Corem et produits assimilés en 2015, contre 2,5 milliards en 2014. En revanche, la dynamique est inversée sur les contrats Madelin, Perco ou autres régimes obligatoires d’entreprise : 1,6 milliard d’euros en 2015, contre près de 2 milliards en 2014.

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Actions et parts : des dividendes en baisse

Le nombre de détenteurs de parts ou actions ayant touché des dividendes a assez nettement diminué en un an : 8,9 millions de foyers ont déclaré en avoir perçu en 2015, contre 9,8 millions l’année précédente. Le montant des dividendes, en revanche, reste globalement stable : près de 14 milliards d’euros.

FIP et FCPI : augmentation des souscriptions

La défiscalisation FIP-FCPI a progressé de 2014 à 2015. Ainsi, en 2015, 27 807 contribuables ont souscrit des parts de FCPI en 2015, 21 868 des parts de FIP, et 12 490 des parts de FIP Corse. Dans chaque catégorie, il s’agit de statistiques en légère progression par rapport à 2014, les montants concernés suivant la même courbe ascendante.

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